- substitution
- (sub-sti-tu-sion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.1° Action de mettre une chose, une personne à la place d'une autre. Une substitution d'enfant.• Il semblerait que la vie est une sorte de substitution qui doit passer de race en race, J. J. ROUSS. Hél. VI, 4.2° Terme de jurisprudence. Disposition par laquelle on appelle successivement un ou plusieurs héritiers à succéder, pour que celui qu'on a institué le premier ne puisse pas aliéner les biens sujets à la substitution.• Je ne voudrais ni disposition par testaments, ni adoptions, ni exhérédations, ni substitutions, ni emprunts, ni ventes, ni échanges, FÉN. Dial. des morts anc. Dial. 12.• Les anciennes substitutions faites à l'infini furent limitées au quatrième degré [en 1566], VOLT. Hist. parl. XXVII.Droit attaché à certaines propriétés nobiliaires, par lequel, le propriétaire ne pouvant les aliéner, elles passent aux héritiers mâles.• Les substitutions qui conservent les biens dans les familles, seront très utiles dans ce gouvernement [le monarchique], MONTESQ. Espr. v, 9.• Les substitutions sont prohibées, Code civ. art. 896.En droit romain, substitution pupillaire, droit qu'avait le testateur qui instituait héritier un impubère, de lui substituer un autre héritier pour le cas où l'impubère, bien qu'ayant recueilli la succession, mourrait avant la puberté et par conséquent avant de pouvoir tester lui-même.3° Terme de musique. Artifice d'harmonie qui consiste à substituer, dans un accord de septième de dominante, la sus - dominante majeure ou mineure ; cet artifice, que M. Fétis a nommé le premier substitution, était connu bien avant ce théoricien ; d'Alembert en parle dans ses Éléments de musique.4° Nom donné au remplacement de certains aliments de distribution par une substance alimentaire qui n'entre pas dans la ration du cheval de troupe. Aliments de substitution.5° Terme d'algèbre. Remplacement d'une quantité par son expression ou sa valeur.6° Terme de chimie. Phénomène par lequel un élément qui fait partie d'une combinaison peut être remplacé par un autre élément, sans que le caractère de la combinaison soit entièrement changé.7° Terme de physiologie. Génération par substitution, condition dans laquelle a lieu la genèse d'éléments anatomiques succédant aux éléments qui préexistaient, mais qui se sont liquéfiés préalablement, en sorte qu'ils se substituent à ceux-ci et en prennent la place.• La genèse des corps vivants n'est qu'une série de substitutions dans laquelle des organes temporaires ou caducs servent à la fondation des organes permanents, COSTE Éloge de Dutrochet..Substitution fonctionnelle, hypothèse admise à tort par quelques physiologistes, d'après laquelle toute fonction ou telle fonction en particulier selon les espèces, serait susceptible d'être remplie par plusieurs appareils, de telle sorte que, l'un d'eux disparaissant normalement ou accidentellement, l'autre pourrait le remplacer dans sa fonction.8° Terme de pathologie. Substitution fibreuse du poumon, état analogue à celui du tissu lamineux dense, que prend parfois le poumon chez les vieillards, ou autour des dilatations bronchiques et même des corps étrangers du poumon.Substitution graisseuse, production de principes gras qui prennent la place des substances organiques azotées dans les éléments anatomiques.9° En termes d'administration militaire, action de présenter, lors du tirage pour le service militaire, un homme qui s'offre en place d'un homme tombé au sort.XVIe s.• L'un d'eulx [héritiers institués, Charixenus] estant trespassé, la substitution estant ouverte en faveur d'Areteus ..., MONT. I, 216.Provenç. sustitucio ; espagn. substilucion ; ital. sostituzione ; du lat. substitutionem, de substituere, substituer.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.