- sublimité
- (su-bli-mi-té) s. f.1° Qualité de ce qui est placé en haut (sens propre peu usité).• Nous honorons leurs reliques [des martyrs], dit saint Augustin, jusqu'à les placer sur la sublimité du divin autel, BOSSUET 3e avert. 9.2° Qualité de ce qui est sublime. La sublimité des pensées, du langage. La sublimité de cette science.• Montrons dans un prince admiré de tout l'univers ce qui fait les héros : valeur, magnanimité, bonté naturelle, voilà pour le coeur ; vivacité, pénétration, grandeur et sublimité de génie, voilà pour l'esprit, BOSSUET Louis de Bourbon.• Prévenu comme vous l'êtes que le style simple n'est point susceptible de sublime, vous croyez qu'il ne peut y avoir là de vraie sublimité, BOILEAU Longin, Sublime, Réfl. 10.• Content d'avoir montré dans un seul genre la richesse et la sublimité de son esprit, VAUVENARGUES. Max. CCLXV.3° Exaltation dans la spiritualité.• Ceux qui recherchent des sublimités exorbitantes, sans preuve, sans témoignage, sans exemple, sans autorité, BOSSUET Ét. d'orais. III, 21.• Dans ces étranges sublimités on [le mystique] passe tranquillement les dix et les vingt ans, sans seulement penser à lui [Jésus-Christ] ni à aucun de ses états, BOSSUET ib. II, 5.• On a pu remarquer ici [chez le nouveau mystique] une autre sublimité, c'est-à-dire une autre ignorance et un autre égarement de sa nouvelle contemplation, BOSSUET ib. II, 13.XIVe s.• Ainssin Girars et Berte en très grant vilité Deservoient [méritaient] bien du ciel la grant sublimité, Girart de Ross. v. 2449.XVIe s.• Levay les yeux, et promptement je veis Du grand portail sur la sublimité Le corps tout nud et le gracieux vis De Cupido, MAROT I, 170.Provenç. sublimitat ; espagn. sublimidad ; ital. sublimità ; du lat. sublimitatem, de sublimis, sublime. On a attribué ce mot à Chapelain ; il est plus ancien que lui, non pourtant au sens d'excellence dans le beau.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.