- stoïcien
- stoïcien, ienne(sto-i-siin, siè-n' ; en vers, sto-i-si-in, de quatre syllabes ordinairement) adj.1° Qui suit la doctrine de Zénon.• Panétius a été, sans contredit, un des plus célèbres philosophes de la secte stoïcienne ; il était Rhodien, et ses ancêtres avaient commandé les armées de la république, ROLLIN Hist. anc. liv. XXVI, 1re part. II, 7.• Zénon de Citium, philosophe, chef de la secte stoïcienne, IVe siècle avant J. C., BARTHÉL. Anach. t. VII, Table 5.Par extension. Qui a la fermeté des philosophes de cette doctrine.• Je vous trouve si pleine de réflexions, si stoïcienne, si méprisante les choses de ce monde et la vie même, SÉV. 416.2° Qui appartient à la doctrine de Zénon.• Le caractère sérieux et réfléchi des Romains, leur goût pour la morale et la jurisprudence leur firent embrasser de préférence la philosophie stoïcienne, BOUCHAUD Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. IV, p. 384.3° S. m. et f. Stoïcien, stoïcienne, celui, celle qui est de la secte de Zénon.• Ce Scythe [qui taillait sans raison les arbres] exprime bien Un indiscret stoïcien, LA FONT. Fabl. XII, 20.• La morale a des traits dont mon coeur est épris ; Et c'était autrefois l'amour des grands esprits ; Mais aux stoïciens je donne l'avantage, Et je ne trouve rien de si beau que leur sage, MOL. Fem. sav. III, 2.• Ce que les stoïciens appelèrent l'âme du monde, était cette raison qu'ils croyaient répandue dans la nature, ROLLIN Hist. anc. liv. XXVI, 3e part. II, 2.• Dans ce temps-là, la secte des stoïciens s'étendait et s'accréditait dans l'empire ; il semblait que la nature humaine eût fait un effort pour produire d'elle-même cette secte admirable...., MONTESQ. Rom. 16.• Julien était stoïcien, de cette secte, ensemble philosophique et religieuse, qui produisit tant de grands hommes, et qui n'en eut jamais un méchant, VOLT. Phil. Exam. de Bolingbroke, 31.• Sénèque faisait grand cas des stoïciens rigoristes ; mais il était stoïcien mitigé, et peut-être même éclectique, DIDER. Claude et Nér. I, 13.Par extension, personne ferme, sévère, inébranlable. Souffrir en stoïcien.STOÏCIEN, STOÏQUE. Stoïcien signifie appartenant à la secte philosophique de Zénon ; et stoïque veut dire conforme aux maximes de cette secte. Stoïcien va proprement à l'esprit et à la doctrine ; stoïque, à l'humeur et à la conduite, Une vertu stoïque est une vertu courageuse et inébranlable ; une vertu stoïcienne pourrait bien n'être qu'un masque de pure représentation. Panétius l'un des disciples de Zénon, plus attaché à la pratique qu'aux dogmes de sa philosophie, était plus stoïque que stoïcien (BOUHOURS).XVIe s.• Les stoïciens en deffendent le sentiment [de la tristesse] à leur sage, MONT. I, 6.Voy. stoïque.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.