- stipuler
- (sti-pu-lé) v. a.1° Terme de jurisprudence. Chez les Romains, contracter par la paille.• Il est curieux de suivre la biographie d'un symbole, de voir par exemple.... comment l'herbe, suivant le cours de la végétation juridique, devint paille, stipula ; comment, la formule remplaçant le symbole et se perdant elle-même dans une locution vulgaire, le souvenir de cette paille nous reste en un mot : stipuler, MICHELET Orig. du droit franç. Introd. CXII.Plus tard, toute trace du symbole s'étant effacée, stipuler c'est contracter, en formant le contrat par l'échange d'une interrogation et d'une réponse effectuées dans des formes et avec des paroles solennelles.2° Aujourd'hui, énoncer expressément dans un acte quelque condition obligatoire.• Un accommodement qui stipulerait notre sûreté sans nous la donner, et qui, en terminant la guerre civile, établirait la servitude, RETZ Mém. t. I, liv. II, p. 352, dans POUGENS.• Nous stipulons qu'on ne nous demandera point les mille écus de notre vivant, PATRU Plaidoyer 3.• On ne stipula pour eux aucune pension, BOSSUET Lett. quiét. 67.• Plus d'un bien de l'Église était regardé comme un bien de famille [sous Louis XIII] ; on stipulait une abbaye pour la dot d'une fille ; et un colonel remontait son régiment avec le revenu d'un prieuré, VOLT. Moeurs, 175.Absolument.• Il [Gélon, imposant aux Carthaginois la condition de ne pas immoler leurs enfants] stipulait pour le genre humain, MONTESQ. Esp. X, 5.Lat. stipulari, de stipula, paille (voy. stipule) : Dicta stipulatio a stipula ; veteres enim, quando sibi aliquid promittebant, stipulam tenentes frangebant ; quam iterum jungentes, sponsiones suas agnoscebant, ISID. HISPAL. Orig. v, 24. Rabelais a employé stipuler dans le sens de solliciter : Je suis journellement stipulé, requis et importuné pour la continuation des mythologies pantagruelicques, Pant. IV, Épistre.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.