- stabilité
- (sta-bi-li-té) s. f.1° Qualité de ce qui est stable, solidité. La stabilité d'un édifice.• La stabilité d'un si bel ordre [du ciel et du monde] ne servait plus qu'à leur persuader que cet ordre avait toujours été, et qu'il était de lui-même, BOSSUET Hist. II, 1.Ce pont de bois manque de stabilité (en ce sens on dit plutôt solidité).2° Fig. Il se dit des choses qui se maintiennent, comme fait un édifice stable.• Apprenez où est la prudence, où est la force, où est l'intelligence, afin que vous sachiez en même temps où est la stabilité de la vie, SACI Bible, Baruch, III, 14.• Une religion [le protestantisme] qui n'avait pas même de stabilité dans ses confessions de foi, BOSSUET Var. 12.• Pour le bien de la paix et pour la stabilité des choses humaines, BOSSUET Politique, IX, III, 6.• La stabilité de son sacrifice [Jésus-Christ] et sa perpétuité, BOURDAL. Pensées, t. II, p. 412.• L'on y construisit une citadelle, pour garantir la stabilité de la conquête, RAYNAL Hist. phil. I, 16.3° Fig. Qualité qui soutient le coeur contre les impulsions de la légèreté.• Une foi vive est le fondement de la stabilité que nous admirons dans Marie-Thérèse, BOSSUET Mar.-Thér..4° État de permanence dans un lieu. Faire voeu de stabilité dans une communauté religieuse. Avoir droit de stabilité.5° Terme de mécanique. Propriété qu'un corps dérangé de son état d'équilibre a de revenir à cet état.Terme de marine. Propriété que l'on donne à un corps flottant, pour qu'il reste dans son assiette ou tende à y revenir facilement.6° Permanence d'une combinaison.• Puisque les acides donnent plus de stabilité à l'eau oxygénée, c'est sans doute en se combinant avec le peroxyde d'hydrogène, THENARD Instit. Mém. acad. sc. t. III, p. 444.XIIe s.• Sire Deus, chi fundas la terre sur la sue estabilitet, Liber psalm. p. 151.• Il [Philippe Auguste] a donné à ses bourgeois de Tornai estaulité de pais et commugne, TAILLIAR Recueil, p. 490.• Iluekes sunt andui lié e ajusté, Qu'il serunt mais amis en estabilité, E d'ambes parz i furent li serement juré, Th. le mart. 99.XIIIe s.• Qui en lui [la fortune] cuide estableté, Je le tieng bien por fol prové, Fl. et Bl. 2517.Provenç. estabilitat, stabilitat ; espagn. estabilidad ; ital. stabilità ; du lat. stabilitatem, de stabilis, stable.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.