- bienveillance
- (biin-vè-llan-s' ; ll mouillées, et non biin-vè-yan-s') s. f.Disposition favorable de la volonté. La bienveillance avec laquelle vous m'écoutez. Avoir de la bienveillance pour quelqu'un. Gagner, se concilier ou s'attirer la bienveillance de quelqu'un. Reçu avec bienveillance par le ministre. Homme sans bienveillance.• De Vinius par là gagnant la bienveillance, CORN. Othon, III, 1.• Ma franchise surtout gagna sa bienveillance, BOILEAU Poés. diverses, XXIII.• Il n'en est pas de même des grands d'Europe, à qui la disgrâce n'ôte rien que la bienveillance et la faveur, MONTESQ. Lett. pers. 102.Malherbe disait bienveuillance (II, 4) : Qui ne sait point qu'à sa vaillance Il ne se peut rien ajouter ? Qu'on reçoit de sa bienveuillance Tout ce qu'on en doit souhaiter ?XIIIe s.• Amitié est nommée l'une : C'est bonne volenté commune De gens entr'eus sans descordance Selon la Dieu benivoillance, la Rose, 4704.• Por ce amoit moult l'acointance De Richece et la bien-voillance, ib. 1126.XIVe s.• Benivolence a similitude à chose amable et semble estre amisté, mes ce n'est pas amisté, ORESME Eth. 269.• Amisté est begnivolence entre ceulz qui veulent l'un à l'autre bien contre bien, ORESME ib. 232.XVe s.• Or ne souffrez que je mendie ; Mais de vostre begnivolence, Me laissiez mes gaiges à vie, E. DESCHAMPS Supplication..XVIe s.• Il ne sçait pas, pour avant jeu, capter la benevolence du candide lecteur, MONT. I, 188.• La jalousie de nos femmes pour nous empescher de l'amitié et bienveuillance d'autres femmes, MONT. I, 245.• Ceste victoire ne luy apporta pas moins de bienvueillance, d'honneur et de gloire, qu'avoient fait les deux autres premieres, AMYOT Cam..• Toutefois ilz ne continuerent pas ceste benevolence quand ilz furent instalez en leur estat, ains eurent tousjours desbat ensemble, AMYOT Crassus, 23.Bienveillant ; provenç. benvolensa, bevolensa ; catal. benevolensa ; espagn. benevolencia ; ital. benevolenza. La langue a longtemps hésité entre benivoillance, bienvoillance, benivolence et bienveuillance.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.