- sornette
- (sor-nè-t') s. f.Discours frivole, bagatelle.• Un esprit fécond en sornettes, RÉGNIER Épît. III.• Sans ce maudit honneur, ce conteur de sornettes, RÉGNIER Sat. VI.• Tous deux gens sots, tous deux gens à sornettes, LA FONT. Rémois..• Et ce qui m'a vingt fois fait tomber de mon haut, C'est de vous voir au ciel élever des sornettes Que vous désavoueriez si vous les aviez faites, MOL. Femm. sav. IV, 2.• Il me détourne de mes livres sérieux, et, sous prétexte que je me fais mal aux yeux, il me faut écouter des sornettes que je veux oublier, SÉV. 239.• Grand dommage est que ceci soit sornettes, LA BRUY. XIV.• Dès que j'eus bien ou mal rimé quelque sornette, Je me vis tout en même temps Affublé du nom de poëte, CHAUL. Épît. à la Fare, déc. 1703.XVe s.• Enfin toutesvoies ils en partirent contens l'ung de l'autre et bras à bras comme deux freres, rians et faisans leurs sornes du roy qui ainsi les avoit appointié, G. CHAST. Chron. des ducs de Bourg. I, 34.• Il tira à part le suppliant et lui dist que, s'il vouloit venir devers le soir, qu'il verroit une bonne sournette ou esbattement, DU CANGE subsannatio..• Adonc furent les neuf roynes moult resveillées, qui donnoient les sornettes à leurs marys [s'en moquaient], porce que le chevalier doré les avoit ainsi abbatus, Perceforest, t. III, f° 110.• Je luy envoye ces sornettes, Pour soy desennuyer ; combien, S'il veult, face en des alumettes, VILLON Grand testam. Legs au sénéchal.XVIe s.• Après souper feurent jouées plusieurs farces, comedies, sornettes plaisantes, RAB. IV, 52.Bourg. sornôtte ; Berry, sornette, sobriquet : il s'appelle un tel, mais sa sornette est gueule fraîche. C'est le dimin. de l'anc. franç. sorne, qui a le même sens ; il y avait aussi un verbe sorner, dire des sornettes. Diez tire sorne du celtique : kimry, swrn, bagatelle. Il y a aussi un autre sorne qui signifie obscurité ; il ne paraît pas tenir à celui-ci. Enfin sorne, scorie, y doit-il être rattaché ?
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.