- sobriété
- (so-bri-é-té) s. f.1° Tempérance dans le boire et le manger.• La sobriété est l'amour de la santé, ou l'impuissance de manger beaucoup, LA ROCHEFOUC. Prem. pens. n° 39.• La sobriété, la modération et les moeurs pures de ce peuple lui donnent une vie longue et exempte de maladies, FÉN. Tél. VIII.• Les moeurs, la simplicité, l'égalité étaient les mêmes dans Amsterdam qu'à Sparte, et la sobriété plus grande, VOLT. Moeurs, 164.2° Fig. Modération, retenue.• L'orateur peut se permettre quelquefois la finesse des pensées et des tours, pourvu que ce soit avec sobriété, D'ALEMB. Oeuvr. t. III, p. 255.• Une règle plus délicate et plus difficile à prescrire, c'est l'économie et la sobriété dans la distribution des images, MARMONTEL Oeuvr. t. VIII, p. 177.D'après saint Paul, il faut être sage avec sobriété, il faut garder, même dans les meilleures choses, une certaine mesure, de peur de les outrer.• La parfaite raison fuit toute extrémité, Et veut que l'on soit sage avec sobriété, MOL. Mis. I, 1.XIIIe s.• Sobrietez est à donter le delit [plaisir] dou goster et de la bouche par atemprance de raison, BRUN. LATINI Trésor, p. 381.• Ne savoir plus que ne t'est besoing de savoir, mais pene toi de savoir à sobrieté, c'est poi ne trop, BRUN. LATINI ib. p. 172.XIVe s.• Et prent avec toi abstinence Et sobrieté sa compaigne, J. BRUYANT dans Ménagier, t. II, p. 13.• Li dus fut si très pleins de grant sobrieté, Qu'il n'est riens qu'il heïst tant com ebrieté, Girart de Ross. V. 2998.XVIe s.• Numa leur osta toute curiosité, leur enseigna sobrieté, et les accoustuma à peu parler, AMYOT Lyc. et Numa. comp. 7.• S'ils estiment mots estranges ceux qui ont esté curieusement inventez et s'en defendent superstitieusement.... j'approuve grandement leur sobrieté, CALV. Instit. 71.• Il y a trois choses que donnent credict au parlant : sa vie, la verité de la chose, et la sobrieté de la parole, BONIVARD Advis et devis des lengues, p. 67.Provenç. sobrietat, sobritat ; espagn. sobriedad ; ital. sobrietà ; du lat. sobrietatem, de sobrius, sobre. L'ancienne langue avait aussi sobresse.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.