- sillonner
- (si-llo-né, ll mouillées, et non siyo-né) v. a.1° Faire des sillons.• Je crois que Lucidas serait bien votre fait, La fortune lui rit, tout lui vient à souhait : De vingt paires de boeufs il sillonne la plaine, RACAN Silène, I, 3.• La terre obéissante et les flots étonnés Par la rame et le soc déjà sont sillonnés, DELILLE Géorg. I.2° Fig. Laisser une trace, un sillon en passant.• Sur cet amas brillant de nacre et de coral, Qui sillonne les flots de ce mouvant cristal, CORN. Tois. d'or, II, 3.• [Les oiseaux d'eau] également prompts à prendre les routes de l'atmosphère, à sillonner celles de la mer, ou plonger sous les flots, BUFF. Ois. t. XVII, p. 168.• Alors, en se jouant, des pieds armés de fer Vont sillonnant ces flots endurcis par l'hiver, DELILLE Trois règn. III.• Si les vaisseaux sillonnent un moment les ondes, la vague vient effacer aussitôt cette légère marque de servitude, STAËL Corinne, I, 4.• L'éclair sillonne le nuage, Mais il n'a point frappé vos yeux, BÉRANG. Orage..3° En parlant des rides. L'âge a sillonné son visage.XVIe s.• Je voy la fuyante suyte D'une eau sillonnant sa fuyte Au pied d'un rocher moussu, DU BELLAY VII, 20, recto.• Nous vismes un homme à pied, en la plaine, qui venoit droict à nous à grande course, traversant les champs, et seillonnant [franchissant] les bleds verds, CARLOIX V, 18.Sillon
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.