- signaler
- (si-gna-lé) v. a.1° Anciennement (sens aujourd'hui inusité), faire par écrit une espèce de description de la personne d'un soldat qu'on enrôle, indiquant son âge, sa taille, la couleur de ses cheveux. Signaler les soldats de recrue.2° Donner le signalement d'une personne qu'on veut faire reconnaître. Il est signalé à la police.3° Par extension. Appeler, attirer l'attention de quelqu'un sur une personne, sur une chose. Signaler quelqu'un à l'autorité.• Les vues ingénieuses d'après lesquelles le docteur Young signala le premier à l'attention des physiciens la loi d'Huygens sur la double réfraction, BIOT Instit. Mém. acad. sc. t. III, p. 182.4° Terme de marine. Donner avis par des signaux Un fanal signale de loin ce banc de sable.• Une flotte française très considérable vient d'être signalée ; on craint une descente, AL. DUVAL Édouard en Ecosse, III, 10.On dit aussi : signaler des ordres, des instructions, des avis.Par analogie et dans le langage ordinaire.• Il dit, s'éloigne.... et sans retour La dernière feuille qui tombe A signalé son dernier jour, MILLEV. Élég. I, 1.5° Fig. Rendre remarquable en bonne ou en mauvaise part.• Nous nous consolons aisément des disgrâces de nos amis, lorsqu'elles servent à signaler notre tendresse pour eux, LA ROCHEFOUC. Max. 235.• Jean Hyrcan, qui l'avait suivi [Sidetes] dans cette guerre avec ses Juifs, y signala sa valeur, BOSSUET Hist. I, 9.• Cet empereur.... Qui soupirait le soir, si sa main fortunée N'avait par des bienfaits signalé la journée, BOILEAU Épît. I.• Entre les noms fameux Qu'une pareille haine a signalés contre eux [les Romains], RAC. Mithr. V, 5.• À peine elle vous vit, Que votre exil d'abord signala son crédit, RAC. Phèdre, I, 1.• La bataille de Jarnac, suivie de plus de vingt combats, signala l'année 1569, qui finit par la bataille de Mont-Contour, la plus meurtrière de toutes, VOLT. Hist. parl. XXVIII.• Celle [maison] d'York, dont la marque était la rose blanche, et celle de Lancastre, qui portait la rose rouge ; on compte jusqu'à trente batailles qui signalèrent la haine des deux partis, DUCLOS Oeuvr. t. II, p. 160.6° Se signaler, v. réfl. Se distinguer, se rendre remarquable en bien ou en mal.• Il [le prince d'Orange] avait envie de se signaler par un grand combat, et croyait en avoir trouvé l'occasion favorable, PELLISSON Lett. hist. t. III, p. 285.• André Osiander s'était signalé parmi les luthériens par une opinion nouvelle qu'il y avait introduite sur la justification, BOSSUET Var. VIII, 11.• Hé bien ! je me trompais, Burrhus, dans mes soupçons, Et vous vous signalez par d'illustres leçons, RAC. Brit. III, 3.• Par une belle chute il faut me signaler, RAC. Bajaz. IV, 7.• Rien n'égale les horreurs par lesquelles se signalèrent les Armagnacs et les Bourguignons, DUCLOS Oeuvr. t. V, p. 56.• Je le vis alors cet Alexandre, qui depuis a rempli la terre d'admiration et de deuil ; il avait dix-huit ans, et s'était déjà signalé dans plusieurs combats, BARTHÉL. Anach. ch. 82.Absolument. Se signaler, faire de grands efforts pour quelque chose.• Pour madame de Coulanges, elle s'est signalée, SÉV. 423.• Les habitants de Thessalonique, affectionnés pour la gloire de leur prince et naturellement portés à toute sorte de spectacles, se signalèrent en cette occasion, FLÉCH. Hist. de Théodose, IV, 1.XVIe s.• Capitaines segnalez, LANOUE 203.• Des emulations honnestes, à qui se signaleroit le plus, tant à bien obeir qu'à bien commander, LANOUE 220.• Aiant signalé soi et son cheval de casaques, d'escharpes, bardes, et pennaches au chanfrain et en croupe.... il se signalla à bon escient, D'AUB. Hist. II, 310.Signal ; provenç. signalar ; catal. senyalar ; espagn. señalar ; portug. sinalar ; ital. segnalare.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRESIGNALER.3° Ajoutez :Signaler que, faire observer que.• Le duc de Richmond signale à la chambre que, d'après le vote officiel, il y aurait eu une erreur d'une voix..., Journ. offic. 19 fév. 1872, p. 1193, 2e col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.