- saule
- (sô-l') s. m.1° Nom d'un genre de la famille des salicinées.2° Arbre qui croît ordinairement dans les prés et le long des ruisseaux, salix alba, L. Le saule blanc est ordinairement exploité en têtard comme bois de chauffage.• Le ciel permit qu'un saule se trouva, Dont le branchage après Dieu le sauva [un enfant tombé à l'eau], LA FONT. Fabl. I, 19.• Les chênes à la longue vie, aux écorces rudes.... inspirent, sous leur ombre, des sentiments d'une tout autre nature que ces saules au feuillage léger, qui vivent peu et qui ont la fraîcheur des ondes où ils puisent leur séve, CHATEAUBR. Dessin..3° Saule pleureur, espèce de saule dont les branches sont pendantes, salix babylonica, L.• Les rois seuls [de Taïti] peuvent planter devant leurs maisons l'arbre que nous nommons le saule pleureur, BOUGAINVILLE Voy. t. II, p. 109.• Les lieux chers aux vivants sont aussi chers aux morts ; Qui vous empêchera de placer sur ces bords, Près d'un ruisseau plaintif, sous un saule qui pleure, D'un ami regretté la dernière demeure ?, DELILLE H. des champs, I.• Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière ; J'aime son feuillage éploré ; La pâleur m'en est douce et chère, A. DE MUSSET I, Poés. nouv. Lucie..4° Se dit de certains arbustes ou arbrisseaux. Saule cendré. Saule des sables. Saule des dunes.5° Feuilles de saule, nom donné, dans le soleil, à une sorte de compartiments oblongs, de formes irrégulières et changeantes, séparés par des rangées de points moins brillants (grains de riz).6° Saule marin, nom vulgaire de plusieurs espèces de gorgones.XIVe s.• Mais se s'amie l'appelast, Li nices tantost s'en alast, Le dos li tournast et l'espaule, Et s'en alast penre [prendre] à la saule, Pour li monstrer come il valoit Et comment contre-mont saloit, MACHAUT p. 44.XVIe s.• Le saule ou saulx : les diversités des saules se remarquent à la couleur, aucuns estans blancs, les autres tendans sur le rouge et tané, en leurs feuilles, O. DE SERRES 800.Génev. et lorrain, la saule ; Berry, siaule ; de l'anc. haut-allemand salahha, contracté en sala, d'après Diez. Le lat. salix, salicem ne peut donner saule, il avait donné saux ou salz (es salz suspendimes nos organes, Liber psalm. p. 213), qui a duré jusque dans le XVIe siècle et qui persiste dans tous les patois : wallon, sâ, sau ; norm. saux ou sas ; Berry, saulx (prononcé sô) et aussi sauge de saligneus ; picard, sau. Salicem, en particulier, avait donné sausse : le village de Sausse-Mesnil, près Cherbourg.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.