- satyre
- satyre 1.(sa-ti-r') s. m.1° Terme de la religion des Grecs et des Romains. Demi-dieu qui habitait les bois et qui avait des jambes et des pieds de bouc.• Au fond d'un antre sauvage, Un satyre et ses enfants Allaient manger leur potage Et prendre l'écuelle aux dents, LA FONT. Fabl. V, 7.• Les satyres sortaient des forêts pour danser autour de lui, FÉN. Tél. II.Dans l'antiquité, petites statues qui représentaient des satyres, et qui, s'ouvrant, servaient de boîtes.• Il [Tristram Shandy, de Sterne] ressemble à ces petits satyres de l'antiquité qui renfermaient des essences précieuses, VOLT. Dict. phil. Conscience, 3.2° Fig. et familièrement. Homme cynique, très adonné aux femmes.• Il voulut un peu patiner, galanterie provinciale qui tient plus du satyre que de l'honnête homme, SCARR. Rom. com. 1, 10.• Heudicourt, le fils, était une espèce de satyre, fort méchant et fort mêlé dans les hautes intrigues galantes, SAINT-SIMON 155, 24.• Un vieux satyre, usé de débauche, J. J. ROUSS. Ém. IV.3° Grand singe anthropomorphe.• Le satyre ou l'homme des bois, qui, par sa conformation, paraît moins différer de l'homme que du singe, BUFF. Quadrup. t. III, p. 187.• Nos voyageurs font sans façon des bêtes sous les noms de pongos, de mandrills, d'orang-outangs, de ces mêmes êtres dont, sous le nom de satyres, de faunes, de sylvains, les anciens faisaient des divinités, J. J. ROUSS. Inég. note 1.4° Genre de lépidoptères diurnes, créé par Latreille aux dépens des papilio de L.5° Champignon nommé aussi phallus.Lat. satyrus, du grec. On trouve satirel dans la Rose, V. 18158 : Et li satirel et les fées. On en a rapproché l'arabe schathira, singe.————————satyre 2.(sa-ti-r') s. f.Terme d'antiquité. Chez les Grecs, pièces de théâtre dont les principaux personnages étaient des satyres, et qui n'avaient point de ressemblance avec la satire des Romains. La satyre devint une oeuvre d'art pour la première fois entre les mains de Pratinas, vers l'an 500 avant l'ère chrétienne.• Ces satyres étaient proprement des farces honnêtes où les spectateurs et les acteurs étaient joués indifféremment, ROLLIN Hist. anc. liv. XXV, ch. I, 2.• La satyre est une petite pièce qu'on donne après la représentation des tragédies, pour délasser les spectateurs, BARTHÉL. Anach. ch. 69.Du grec, qui, signifiant le satyre, signifiait aussi la satyre ou drame des satyres ; il était masculin.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.