- satrape
- (sa-tra-p') s. m.1° Titre des gouverneurs de province chez les anciens Perses.• Un des premiers soins du prince était de faire fleurir l'agriculture ; et les satrapes dont le gouvernement était le mieux cultivé, avaient la plus grande part aux grâces, BOSSUET Hist. III, 5.• L'empire des Perses se divisait en cent vingt-sept gouvernements ; ceux qui en étaient chargés s'appelaient satrapes, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. II, p. 366, dans POUGENS.• Les satrapes, dans les provinces éloignées du monarque, étaient en quelque sorte des souverains ; car l'usage leur avait donné plusieurs prérogatives de la souveraineté, CONDIL. Hist. anc. II, 7.2° Fig. Se dit d'un homme fier et despotique.• Je suis fort aise de me voir loué par un homme comme vous ; cela pourra engager les satrapes de la littérature à me laisser en paix, P. L. COUR. Lett. II, 25.• Le directeur de l'Opéra lui-même, ce satrape industriel, comme nous l'appelions, ne capitulait pas, REYBAUD Jér. Paturot, I, 6.• Malheur donc ! oh ! malheur au mendiant qui frappe, Hypocrite et jaloux, aux portes du satrape !, V. HUGO Odes, III, 1.Lat. satrapes, du grec ; inscriptions grecques ; hébreu, athschadraphnim ; du zend chôithrapaiti, chef de région, de chôitra, sanscr. kschetra, région, et paiti, sanscr. pati, chef (BURNOUF, Yaçna, p. 545).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.