- sapience
- (sa-pi-an-s') s. f.1° Terme vieilli qui est synonyme de sagesse.• La crainte du Seigneur est la sapience, BALZ. le Prince, ch. 25.Pays de sapience, la Normandie, ainsi dite à cause de la sagesse des lois que lui donna Rollon, ou beaucoup plutôt à cause du caractère prudent et même défiant des Normands.• Près de Rouen, pays de sapience, LA FONT. Troq..La Fontaine a étendu le pays de sapience jusqu'au Maine.• Près du Mans donc, pays de sapience, LA FONT. Remède..2° Terme d'ancienne chimie. Lut de sapience, celui dont on se sert pour fermer hermétiquement les vaisseaux.3° Absolument. La Sapience, le livre de Salomon qu'on appelle la Sagesse.4° Il se dit quelquefois pour le Verbe, la Sagesse.• Ce Verbe qui était caché dans le sein du Père comme sapience, JURIEU dans BOSSUET, 6e avert. 6.• Jésus-Christ étant le Verbe, et la raison, et la sapience du Père, BOSSUET 1er sermon, Démons, Préambule..• Un fleuve découle du trône du Tout-Puissant ; il arrose le céleste Eden, et roule dans ses flots l'amour pur et la sapience de Dieu, CHATEAUBR. Mart. III.XIIe s.• Tuz ces de Israel oïrent le jugement que fait out li reis ; sil crienstrent [ainsi le craignirent], pur ço que la sapience nostre Seignur fud en li pur jugemenz faire, Rois, p. 237.• Ybers parla par molt grant sapience, Raoul de C. 162.XIIIe s.• N'a pas grant sapience enclose En moi, qant si petite chose Com est un cochet m'a boulé [trompé], Ren. 5555.• Cremor de Dieu est li commencemenz de sapience, Cons. de P. de Font. 7.XVe s.• Car tresor n'est qui vaille sapience ; Rien ne se peut comparer à science, E. DESCH. Poésies mss. f° 58.• Ameur de sapience, qui vault autant, en grec, comme philozophe, CHR. DE PIS. Charles V, III, 3.XVIe s.• Nos folies ne me font pas rire, ce sont nos sapiences, MONT. III, 282.Provenç. sapiensa ; espagn. et portug. sapiencia ; ital. sapienza ; du lat. sapere, être habile (voy. savoir). On rattache sapere au grec.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.