- rébellion
- (ré-bèl-li-on) s. f.Acte de rebelle.• Des retours soudains, des changements inouïs ; la rébellion longtemps retenue, à la fin tout à fait maîtresse, BOSSUET Reine d'Anglet..• Je voudrais inspirer, non ressentir l'effroi, Et la rébellion se tairait devant moi, M. J. CHÉN. Charles IX, IV, 2.Fig. La rébellion des sens contre la raison, se dit des sens qui refusent d'obéir à la raison.• Et mon devoir confus, languissant, étonné, Cède aux rébellions de mon coeur mutiné, CORN. Cinna, I, 2.• Comme on ne cesse dans ce livre d'instruire le peuple sur la rébellion qu'on fait à la grâce, BOSSUET Avert. sur le livre Réflex. mor. IV.Terme de jurisprudence. Opposition par voie de fait à l'exécution d'un acte juridique.• ....je sais que, pour un million, Vous ne voudriez pas faire rébellion, MOL. Tart. V, 4.RÉBELLION, RÉVOLTE. Ces deux mots ont pris une signification très voisine. La seule nuance qu'on y trouve, c'est que révolte est de tous les styles, et que rébellion appartient surtout au style élevé.XIVe s.• En celui qui est sobre, concupiscence ne fait nulle rebellion contre raison, ORESME Eth. 32.• À tous ceux de la ville veuillez faire pardon, Qui contre vous ont fait grande rebellion, Guesclin. 14017.XVe s.• Pour la doute des rebellions ils y establirent [à Évreux] de bonnes gens d'armes, FROISS. II, II, 27.XVIe s.• Je ne me plains pourtant d'une peine si dure ; Mais, helas ! je me plains de ce que je l'endure Non par rebellion, mais par fidelité, DESPORTES Amours d'Hippolyte, XXIV.Lat. rebellionem, de rebellis, rebelle.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.