- râble
- râble 1.(râ-bl') s. m.1° Terme de chimie. Barre de fer en crochet, employée à remuer des substances que l'on calcine.2° Les teinturiers ont aussi un râble. On se sert, pour brouiller le marc avec ce qui est liquide, d'une espèce de râteau de bois appelé râble ; et cette opération s'appelle pallier la cuve, Dict. des arts et mét. Teinturier.3° Outil qui sert à étendre le plomb coulé en table, pour lui donner une égale épaisseur.4° Boîte sans fond dans laquelle les facteurs d'orgues et les plombiers coulent le plomb et l'étain.5° Instrument de fer, muni d'un long manche de bois, pour remuer la braise, les tisons, ou le charbon dans un four de boulanger.Pelle emmanchée au bout d'une perche qui sert aux charbonniers pour emporter la terre qui recouvre le fourneau à charbon après la cuisson.6° Écumoire du fondeur de cloches.7° Terme de métallurgie. Ringard recourbé à son extrémité, dont se servent les ouvriers pour ramener les matières et les combustibles d'une place à une autre.8° Terme de marine. Pièce de bois droite, sur laquelle on cloue les bordages du fond, dans les bateaux plats.XIVe s.• Roables, c'est instrument à traire brese hors du four, DU CANGE rotabulum..• Lesquels allerent à un four et pristrent l'un rouable et l'autre furgon, DU CANGE ib..XVe s.• Le suppliant print un rabot ou roable à tirer la braise du four, DU CANGE ib..Wallon, râv, râuv ; du bas-lat. rotabulum ; du lat rutabulum, fourgon de boulanger, du même radical que rutrum, serfouette, de ruere, jeter (voy. ruer).————————râble 2.(râ-bl' ; plusieurs prononcent ra-bl') s. m.1° La partie de certains quadrupèdes, et particulièrement du lièvre et du lapin, qui s'étend depuis les côtes jusqu'à la queue.• Donnez-moi donc de ce râble de lièvre, DANCOURT Sancho Pança, IV, 3.2° Terme de boucherie. Partie de la colonne vertébrale et des muscles qui s'y attachent en dessus, comprenant les régions lombaire inférieure et sacrée supérieure, à la différence de la longe, qui comprend les régions dorsale et lombaire supérieure.3° Familièrement. Il se dit, chez les personnes, de reins forts et robustes.• Les coups sur votre râble assenés avec joie, MOL. l'Ét. IV, 8.XVIe s.• Il faut un bon limier penible et poursuivant, Nerveux, le rable gros et la narine ouverte, DESPORTES Cartels et mascarades, Chasseurs, 4.On l'a tiré, avec vraisemblance, de l'espagnol rabo, queue, rabear, remuer la queue, rabel, le derrière.• On a dit au XVe siècle rabe pour mollet (la rabe ou mol de l'une de ses jambes, DU CANGE raba)..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.