- routier
- routier 1.(rou-tié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des rou-tié-z exacts) s. m.Livre qui enseigne les chemins, les routes.Adj. Carte routière, carte où les routes sont marquées.Particulièrement. En termes de marine, livre contenant, avec des cartes marines, des instructions utiles aux pilotes et aux capitaines pour la navigation dans certains parages.• Routier est l'adressement des chemins par mer, et aussi par terre ; de là le livre des adresses de mer porte ce titre : Routier et pilotage de mer, LE P. RENÉ FRANÇOIS 1621, dans JAL.• [Les professeurs d'hydrographie] tiendront quatre jours au moins de chaque semaine leurs écoles ouvertes, dans lesquelles ils auront des cartes, routiers, globes, sphères, boussoles, arbalètes, astrolabes, etc., Ordonn. d'août 1681, I, VIII, 3.• Les parties des cartes qui représentent les mers, ou seulement les côtes, ont encore leurs difficultés particulières ; on ne peut trop ramasser, trop comparer de journaux de pilotes et de routiers, FONTEN. Delisle..Route.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. ROUTIER. Ajoutez :2° Qui va sur les routes ordinaires.• Hier matin a eu lieu, à Rouen, l'essai d'une locomotive routière, Journ. offic. 19 oct. 1873, p. 6447, 1re col..————————routier 2.(rou-tié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des rou-tié-z exercés) s. m.1° Celui qui sait bien les routes (sens propre, peu usité).Terme de forestier. Anciens gardes supprimés en 1669.2° Fig. Celui qui a de l'expérience, qui connaît les finesses.• Je dois être routier à la guerre d'amour, RÉGNIER Épît. II.• Le sultan fit venir son visir le renard, Vieux routier et bon politique, LA FONT. Fabl. XI, 1.• Un rat sans plus s'abstient d'aller flairer autour ; C'était un vieux routier ; il savait plus d'un tour ; Même il avait perdu sa queue à la bataille, LA FONT. ib. III, 18.• Le vieux maréchal de Villeroy, grand routier de cour, SAINT-SIMON 133, 225.• Tout routier qu'il était, il ne se défiait nullement d'elle, LESAGE Guzm. d'Alf. I, 2.XVe s.• Et plusieurs autres grans seigneurs et capitaines et routiers de guerre, fleur de droictes gens d'armes, qui par très long temps avoient suivi la guerre, MONSTREL. t. II, p. 196, dans LACURNE.XVIe s.• Quand ce vint au squadron des vieux routiers Macedoniens, là fut le plus fort de la meslée, AMYOT P. Aem. 35.• Incontinent après s'y estre raffraischy, il alla en vray et routier courtisan trouver M. de Guyse pour le remercyer, CARL. VIII, 9.Route.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE2. ROUTIER. Ajoutez :1° Celui qui parcourt habituellement les routes.• Quant aux anciens [porte-balles qui parcourent l'Algérie] qui ont perdu les qualités physiques propres à la vie de routier, ARNAUD Journ. offic. 26 févr. 1876, p. 1473, 1re col. Quand deux routiers associent leurs capitaux, ils voyagent ensemble, ib..————————routier 3.(rou-tié) s. m.Nom donné dans le moyen âge, tantôt à des bandes de pillards, tantôt à des troupes légères.• Souvent même ces routiers eurent des chefs d'un courage et d'un talent distingués, que les rois se trouvèrent fort heureux d'engager à leur service, LEGRAND D'AUSSY Instit. Mém. scienc. mor. et pol. t. II, p. 325.XIIIe s.• Puis ala tant par le païs, Qu'en Pulle vint, si fu routiers, Et tint sergans et cevaliers, Tant que toute Pulle conquist, PH. MOUSKES ms. p. 446, dans LACURNE.XVe s.• C'estoit fait de lui, si en celle heure, par aucune infortune, il fust escheu es mains des routiers qui aval Bruges estoient, FROISS. liv. II, p. 182, dans LACURNE.Bas-lat. ruptarius, de rupta, troupe, bande, division, de ruptus, rompu (voy. rompre).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.