- batture
- (ba-tu-r') s. f.1° Espèce de dorure, dont l'assiette se fait avec du miel détrempé dans de l'eau de colle et du vinaigre.2° Terme de marine. Fond mêlé de sable ou de roches qui s'élève vers la surface de l'eau.3° Terme de pêche. Endroit où il y a peu d'eau.XIIe s.• Ke li mal ke il soffrent ne soient mie pie bateure de chastiement, mais durs flaeaz de droite venjance, Job, 471.XIIIe s.• Navreure ou bateüre, BEAUMANOIR LX, 11.XIVe s.• Pour faire deux couvertures à chevaux, l'une de bateure pour le tournoy, et l'autre de couture pour la guerre ; pour couldre et assembler le poille et faire la bordeure et bateure d'icelui, DE LABORDE Émaux, p. 162.XVIe s.• Les Refformez estoient dans l'estroit des sables et battures, si bien qu'ils ne pouvoient avancer en ordre de combat, D'AUB. Hist. II, 300.• Les galeres passerent facilement sur les battures et platins, D'AUB. ib. II, 302.• Leur intention estoit de suivre noz galleres, esperans nous attirer sur les bans et battures, M. DU BELL. 598.Bas-latin, batitura, de battere (voy. battre). Dans l'ancien français, bateure avait le sens général d'action de battre, qu'il a conservé jusque dans le XVIe siècle, et que le peuple attribue encore quand il dit : il y a une batture dans la rue.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREBATTURE. Ajoutez :4° Volée de coups ; c'est le sens propre encore gardé dans le langage du peuple.• Lesquelles [femmes] ne reçoivent autre salaire de leur travail que des battures et des outrages, p. DU MOULIN Serm. 1re décade, V (XVIIe s.).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.