- rognure
- (ro-gnu-r') s. f.1° Ce qu'on enlève quand on rogne quelque chose.• D'une rognure de l'ongle de son pouce, il [Micromégas] fit sur-le-champ une espèce de grande trompette parlante comme un vaste entonnoir dont il mit le tuyau dans son oreille, VOLT. Micromégas, 5.• Le plus grand nombre des médailles ont perdu de leur poids primitif par la rognure, indépendamment du frai, MONGEZ Instit. Mém. Acad. inscr. t. IX, p. 223.Se dit particulièrement des débris de peaux qui servent à faire de la colle.Fig. De la rognure il a fait des gants, se dit d'une personne qui fait quelque chose avec des restes.2° Au plur. Fig. et familièrement. Matériaux qui ne sont point entrés dans un grand ouvrage, ou ce qu'on a retranché.• Cette volumineuse compilation.... n'est qu'un ramas d'insipides rognures, DIDER. Lett. à M. le Breton..Par analogie.• Guillaume [d'Orange] ne destinait à celle-ci [la France], pour ainsi parler, que des rognures [de l'Espagne, dans un partage], SAINT-SIMON 77, 251.• Un contrat social où l'on montre le pouvoir souverain comme résultant de toutes les petites rognures de la liberté de chacun, DIDER. Lett. de Ramsay..XIIIe s.• Le corcet que l'en m'avoit fait en la prison des rongneures de mon couvertouer [couverture], JOINV. 253.XVIe s.• Les rongneures du temps que nous desrobbons et prenons pour nos affaires, COTGRAVE .
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.