- batardeau
- (ba-tar-dô) s. m.Terre-plein, revêtu de briques ou de pierres, pour contenir les eaux d'une rivière ou d'un étang.Cloison d'ais et de terre glaise qu'on fait dans l'eau pour y bâtir, quand l'eau est épuisée.Terme de fortification. Massif de maçonnerie pour retenir l'eau d'un fossé.Terme de marine. Espèce de rempart en planches afin de préserver de l'eau un bâtiment couché pour le radoub.XIVe s.• Pour la reparation du bastard, qui est rompu es fossez de la ville de Beaune, DU CANGE bastardus..XVIe s.• Aiant fait bien asseoir un bastardeau dans le cours de la riviere tout le travail des assiegeans fut tout noié, D'AUB. Hist. I, 299.Ménage tire ce mot de bâton. Mais, vu l'exemple de bastard pour batardeau, et l'emploi très fréquent de bâtard en des sens divers (voy. DU CANGE, au mot bastardus, où l'on trouve : charrette bastarde ; coustel bastard ; un petit coustel bastardeau ; il tira le basta deau de sa dague ; mou in bastart), on peut croire qu'un batardeau a été dit pour digue bâtarde. Cependant Grandgagnage cite dans le patois wallon, bate avec le sens de fascinage au bord d'un cours d'eau pour en empêcher les empiétements ; il est à remarquer que l'Académie écrit batardeau, sans accent circonflexe remplaçant l's, ce qui s'accommoderait avec bate, mais ce qui est contraire à l'orthographe des anciens textes. On pourrait aussi penser, si on abandonnait le sens dérivé de bâtard, au radical bast, qui signifie soutenir, affermir, et qui se trouve dans bâtir.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.