- reître
- reître ou rêtre(rê-tr') s. m.1° Anciennement, cavalier allemand. Les reîtres ont souvent figuré dans nos guerres de religion.• C'était [Rosen] un Allemand rusé et fort délié sous une affectation de grossièreté et une manière de reître, SAINT-SIMON 108, 145.2° Fig. et familièrement, en mauvaise part ou par plaisanterie, un reître, un homme que l'on compare à un soudard.• Vraiment le reître avait trouvé son homme, SCARR. Poésies, div. Oeuv. t. VII, p. 70, dans POUGENS.• D'Aquin était grand courtisan, mais reître, avare, avide, SAINT-SIMON 14, 155.Un vieux reître, un homme qui a vu beaucoup de pays, qui a de l'expérience, de l'astuce.• Que sait-on hélas ! le vieux rêtre, Très choyé, très soigneux des restes de son être, Hélas ! enterrera peut-être Celui pour qui nous demandons, GRESSET Requête au roi..Vieux reître se dit aussi d'un homme âgé qui court après les femmes.• De quoi s'avise ce vieux reître, de devenir amoureux à soixante et quatorze ans ?, HAUTEROCHE Crisp. médic. I, 10.XVIe s.• Où les reitres ont passé, on n'y doibt point de dismes, LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 92.• À ceste bataille le comte Vulfenfort avoit amené à l'empereur deux mille pistoliers qu'on appeloit reistres, et s'estoit vanté ledit comte et promis à l'empereur, qu'avec ses gens il passeroit par-dessus le ventre à toute la gendarmerie et cavalerie de France, BRANT. Cap. fr. t. III, p. 38, dans LACURNE.• Et deffenses sont faites auxdits president et elus d'entrer en la dite chambre avec chapeaux reistres et autres habits indecens, Règl. du 7 août 1582.• Au sieur de Saint-Martin, capitaine des gardes du roy, 155 livres tournois pour un reitre [manteau] que le roy lui a donné en recompense d'un autre qu'il avoit baillé à S. M., Notes extraites des comptes de Jeanne d'Albret et de ses enfants, 15561608, dans Revue d'Aquitaine, mai 1867, p. 545.All. Reiter, cavalier, de reiten, chevaucher.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.