- revenu
- revenu, ue 1.1° Qui s'est rendu au lieu d'où il était parti. Revenu à Paris. Revenu de Lyon.2° Terme de vénerie. Cerf revenu de tête, cerf chez qui le bois a repoussé3° Qui s'est montré de nouveau.• Dieu merci, voilà mon caquet bien revenu, SÉV. 21 juin 1671.4° Revenu à soi, qui a repris ses esprits, son calme.• Que l'homme, étant revenu à soi, considère...., PASC. Pens. I, 2, édit. HAVET..5° Revenu de, qui a renoncé à, désabusé de, qui n'est plus possédé par.• Me voilà revenu de mon beau mariage, SCARR. Japh d'Arm. III, 17.• Oui, vous me voyez revenu de toutes mes erreurs, MOL. Festin, V, 1.• Vous voilà donc revenu du café, SÉV. 273.• Qui sait si, étant revenue de ses erreurs prodigieuses touchant la royauté, elle [l'Angleterre] ne poussera pas plus loin ses réflexions... ?, BOSSUET Reine d'Anglet..• Ce père [saint Augustin] revenu du manichéisme, BOSSUET 1re instruct. past. 47.• Hamilton, que toutes les vérités de cette harangue frappaient à mesure qu'il y faisait attention, parut comme revenu de quelques songes, HAMILT. Gramm. 11.• De bonne foi, dit la marquise, je trouve à présent les mondes, les cieux, et les corps célestes si sujets au changement, que m'en voilà tout à fait revenue, FONT. Mond. 5e soir..• Quand je le vis revenu de sa furie, je lui fis mes adieux en peu de mots, J. J. ROUSS. Conf. VII.6° Qui a changé d'opinion sur.————————revenu 2.(re-ve-nu) s. m.1° Ce qu'on retire annuellement d'un bien, d'une pension, d'une rente.• Jean s'en alla comme il était venu, Mangeant son fonds avec son revenu, LA FONT. Épitaphe..• N'imite point ces fous dont la sotte avarice Va de ses revenus engraisser la justice, BOILEAU Ép. II.• Leibnitz avait un revenu très considérable, et vivait toujours assez grossièrement, FONT. Leibnitz..• N'avais-je pas sujet de concevoir l'espérance d'une merveilleuse fortune, en m'établissant un revenu sur les sottises d'autrui ?, FONT. Dial. I, Morts anc. et mod..• Les ilotes, qui étaient une espèce d'esclaves, cultivaient leurs terres [des Lacédémoniens], et leur en rendaient un certain revenu, ROLLIN Traité des Ét. V, 3e part. ch. 2.• Un astrologue, un moine, un chimiste effronté Se font un revenu de sa crédulité du public], VOLT. Ép. 46.• Cette république [Genève] fabriquait pour plus de dix millions de montres par an ; et c'est avec ce produit bien économisé qu'elle a acquis pour six millions de revenus sur les finances de Votre Majesté, VOLT. Pol. et lég. Au roi en son conseil..Fig.• À la fin j'ai connu Que la fidélité n'est pas grand revenu, RÉGNIER Sat. II.Dans l'ancien langage précieux.• Cette proposition peut-elle être avancée par une personne qui ait du revenu en sens commun ?, MOL. Crit. 3.2° Revenus casuels, certains profits qui ne sont pas compris dans les revenus ordinaires.3° Revenus publics, ou revenus de l'État, tout ce que l'État retire des contributions et de ses propriétés.• Les revenus de l'État sont une portion que chaque citoyen donne de son bien pour avoir la sûreté de l'autre, MONTESQ. Esp. XIII, 1.• L'avantage d'un État libre est que les revenus y sont mieux administrés, MONTESQ. Rom. 4.• La sottise, la folie et les vices font partout une partie du revenu public, VOLT. Moeurs, 102.• Ce roi [Louis XII] n'avait environ que treize millions de revenu ; mais ces treize millions en valent environ cinquante d'aujourd'hui, VOLT. Moeurs, 114.XVIe s.• L'augmentation du revenu publicque, MONT. III, 251.Revenu 1. Autrefois on disait revenue : XIVe s.• Toutes les revenues de ladite ville, DU CANGE accensare.Wallon, rivnow, s. f.————————revenu 3.(re-ve-nu) s. m.1° Terme de chasse. Se dit de la queue qui revient aux faisandeaux, aux perdreaux, du bois qui renaît à la tête du cerf, du daim, des chevreuils.2° Recuit de l'acier. Donner le revenu aux aiguilles.Revenu 1.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.