- ressuer
- (re-su-é) v. n.Il se conjugue comme suer.1° Suer de nouveau.2° Rendre son humidité intérieure. Quand il dégèle, les murailles ressuent.On dit que la graine du cacaoyer ressue, quand la masse de ces graines mises en tas se couvre d'une espèce de moisissure grisâtre, et laisse échapper une quantité considérable de suc.3° Faire ressuer le creuset, c'est faire fondre l'argent qui y est attaché.4° Terme de métallurgie. Faire ressuer, séparer à l'aide du plomb l'argent contenu dans le cuivre, ou, par la chaleur, le plomb du cuivre.• Si on expose les pains [de cuivre], devenus poreux et bien moins fusibles qu'ils n'étaient, à l'action d'une plus haute température pour les faire ressuer, on en sépare une nouvelle quantité de plomb, THENARD Traité de chim. t. II, p. 704, dans POUGENS.Dégager le fer des corps étrangers qui sont dans la gueuse.XIVe s.• Lesquelz varletz du mareschal avoient appareillié et ressué une coignie, DU CANGE recanzare..XVe s.• Les autres [des Escots], qui tous engelés estoient et tous mouillés, faisoient grands feux pour eux ressuer et rechauffer, FROISS. II, II, 17.XVIe s.• L'humidité qui resude du bois verd bruslant ressemble à l'eau, et la cendre à la terre, PARÉ Introd. 4.Ce verbe est-il une autre forme de ressuyer, ou composé de re et suer ? Il est certain que l'exemple de Froissart appartient à ressuyer ; mais le sens le plus général appartient à suer ; provenç. resudar, rezudar ; espagn. resudar ; ital. risudare.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.