- se requinquer
- requinquer (se)(re-kin-ké) v. réfl.1° Terme familier et ironique. Se parer plus qu'il ne convient, en parlant d'une vieille.• Requinquez-vous, vieille, Requinquez-vous donc, Vieille chanson, citée dans TALLEMAND, Histor. t. II, p. 6, édit. in-12.2° En général, se parer d'une manière affectée.• Depuis la mort du cher Sichée, Je ne m'étais point requinquée, SCARR. Virg. IV.• M. le duc de Villars s'habille pour jouer à huis clos Gengis-Khan ; la Denis se requinque ; deux grands acteurs, par parenthèse, VOLT. Lett. Mme d'Argental, 1er oct. 1760.• Les femmes apprennent vite à se requinquer, G. SAND la Famille de Germandre..Fig.• Mon frère rira bien, quand il saura que vous [Mme Turcaret] avez pris ce nom burlesque [de comtesse], pour venir vous requinquer à Paris, LESAGE Turcaret, V, 9.Activement et fig.• J'ai mon drame en public risqué, Et le parterre favorable, Au lieu de siffler m'a claqué.... Mais je ne suis pas requinqué Par un succès si désirable, VOLT. Zaïre, Ép. dédic..XVIe s.• Camus requinqué, COTGRAVE .• Requinqua proprement vaut autant à dire comme se reverdir et esgayer, et se dict coustumierement ce verbe à gens qui sont naturellement songeards, mornes et taciturnes, et qui sont aussi peu eveillés qu'une teste de boeuf endormie près d'un buisson ; mais le plus souvent il se dit à vieilles gens, juxta vulgarem cantilenam tolosanam : Requinque te, vieillo, requinque te donc, ODDE DE TRIORS Joy. rech. de la langue tolosane, p. 23.Jault proposait le latin reconcinnare, raccommoder, Ménage recomere, peigner ; deux mots qui ne peuvent donner requinquer. Scheler demande s'il est de la famille de quincaille (voy. clinquant), ou de l'anc. franç. cointe, joli, élégant. Requinquer vient de re, et lat. quinquare, nettoyer, mot peu usité dans la latinité, mais resté dans le parler roman.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.