- reporter
- reporter 1.(re-por-té) v. a.1° Porter une chose au lieu où elle était auparavant. Reportez chez lui ces livres que vous y aviez portés ce matin et que j'ai fait reprendre tout à l'heure.• Va jusqu'en leur pays leur reporter la guerre, CORN. Cid, V, 8.• La veine-cave reporte le sang de tout le corps, excepté du coeur et du poumon, BOSSUET Conn. II, 8.• À peine du limon où le vice m'engage, J'arrache un pied timide, et sors en m'agitant, Que l'autre m'y reporte et s'embourbe à l'instant, BOILEAU Ép. III.• Tu sais par quel conseil, rassemblant le chapitre, Lui-même [le chantre], de sa main, reporta le pupitre, BOILEAU Lutr. VI.2° Porter une chose dans un lieu où l'on retourne.• Dieu voulut enfin que le carrosse [la diligence] passât ; point de moines, mais en récompense trois femmes, un marchand qui ne disait mot, et un notaire qui chantait toujours et qui chantait très mal ; il reportait en son pays quatre volumes de chansons, LA FONT. Lettres, 6.3° Transporter dans un autre lieu. Ce paragraphe doit être reporté à tel chapitre.• D'habiles naturalistes ont rangé l'ortolan de neige avec les alouettes ; mais M. Linnaeus, frappé des grandes différences qui se trouvent entre ces deux espèces, a reporté celle-ci, avec grande raison, dans le genre des bruants, BUFF. Ois. t. VIII, p. 45.Reporter un total, une somme au haut de la page suivante, l'y répéter.4° Terme de bourse. Prêter pour un temps déterminé un capital contre remise d'un titre, de même valeur, sous la forme d'un achat au comptant et d'une vente simultanée à terme, par l'intermédiaire d'un agent de change, avec une différence de prix qui représente l'intérêt du prêt.Se faire reporter, emprunter pour un temps indéterminé un capital contre remise d'une valeur en garantie, par intermédiaire d'un agent de change, sous la forme d'une vente au comptant et d'un achat simultané à terme.5° Se reporter, v. réfl. Se transporter, par la pensée, à un temps antérieur. Reportez-vous au temps de l'ancien régime.XIIIe s.• Car les estoiles si comportent, De signe en signe se reportent, GUI DE CAMBRAI Barl. et Jos. p. 171.• Tant qu'en lor terre [ils] vinrent, joie y ont reportée, Berte, CXLII.• Ceste parole fu reportée au Barrois, qui moult le haoit [haïssait], Chr. de Rains, p. 70.• Atant prisent [prirent] li message congiet au duc, et disent que ce reporteroient il as barons, et puis si en eussent conselg, ib. p. 56.XVIe s.• Il se fit alors reporter à l'hotellerie et penser, D'AUB. Vie, XXVI.Re..., et porter ; wallon, repoirté ; provenç et espagn. reportar ; ital. riportare.————————reporter 2.(re-por-teur) s. m.Mot anglais que les journaux emploient aujourd'hui, pour dire : celui qui rend compte (de to report, rapporter, le même que le français reporter). Le reporter des tribunaux.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE2. REPORTER, s. m. Ajoutez :• Les reporters, le mot est devenu français, ont tué les mémoires intimes désormais inutiles, L. REYNAUD Journ. offic. 29 mai 1874, p. 3583, 1re col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.