- reperdre
- (re-pèr-dr') v. a.Il se conjugue comme perdre.1° Perdre de nouveau. Il avait retrouvé sa tabatière, mais il l'a reperdue.2° Perdre ce qu'on avait gagné. Il a reperdu l'argent qu'il avait gagné.• L'homme reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, J. J. ROUSS. Orig. 1.Absolument. Il avait regagné, il a reperdu.3° Perdre de vue ce qui s'était montré.• Cette réflexion, plus prompte qu'un éclair, jeta dans mon âme un instant de lueur que je reperdis bientôt, mais qui me suffit pour me reconnaître, J. J. ROUSS. Ém. V.4° Égarer de nouveau. Le pauvre bûcheron reperdit le petit Poucet et ses frères qui étaient revenus à la maison.5° Se reperdre, v. réfl. S'égarer de nouveau. Le voyageur qu'on avait mis dans le droit chemin se reperdit dans la forêt.XIIIe s.• Une autre saillie firent-il par une autre porte qui estoit amont, où li Grieu reperdirent assés, VILLEH. LXXVI.• Et tant s'en alerent de l'ost de gens, que cil remestrent [restèrent] si poi en la terre, que, se nostre sires proprement ne les eust soutenus, la terre fust toute reperdue, VILLEH. CIX..XVe s.• Le comte Derby pria au comte de Pennebruich.... qu'ils voulussent aller à Aiguillon, et garder la forteresse ; car trop seroit courroucé, s'il le reperdoit, FROISS. I, I, 253.XVIe s.• Ce vieux routier [le Turc Ulazali, à Lépante] print trois galleres des plus mal menées, qu'il pust choisir, desquelles il en reperdit deux et emmena l'autre, D'AUB. Hist. II, 81.Re..., et perdre ; wallon, ripiett.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.