- remplage
- (ran-pla-j') s. m.1° Action de remplir un tonneau où il y a quelque déchet, soit par la fermentation et la coulure, soit par quelque autre accident.• .... Sous le prétexte spécieux que ces manquants ont servi à l'entretien et remplage de ceux [fûts] qui sont existants, ou qu'ils ont vendus en gros, Ordonn. de l'intend. d'Alençon, 1er mai 1751.Vin de remplage, le vin dont on remplit les pièces qui en ont besoin.2° Terme de maçonnerie. Blocage à l'aide duquel on remplit l'espace vide entre les deux parements d'un mur en pierre ; et aussi cailloux qu'on jette entre un mur de revêtement et les terres.3° Terme de charpenterie. Petits bois qui garnissent un pan de bois, une cloison, etc.4° Il s'est dit pour remplissage ; ce qui est aujourd'hui inusité.• Et Dieu sait alors si les feux, Les flammes, les soupirs, les voeux, Et tout ce menu badinage Servaient de rime et de remplage, CORN. Pièce improv. à la suite de Clit. édit. 1632.5° Il s'est dit aussi, en termes forestiers, pour remplacement, substitution.• Il faut éviter, dans les ventes ordinaires, un abus considérable.... qui est que, sous prétexte de faire l'adjudication en bois plein, l'on donne un nombre considérable d'arpents de bois des meilleurs pour le remplage, Lett. etc. de Colbert, IV, 189.XVe s.• Se l'acteur [auteur] n'eust mie incorporé ce que, après par contentement de raison et par l'excès du remplage qui y estoit trop, il m'a fait vuidier, G. CHASTEL. Expos. sur vérité.XVIe s.• La cicatrice qui par dessus se fait, se creuse, comme l'os, par faute de remplage, PARÉ t. III, p. 645.• Ils les mettoient encore vivans dedans les gabions. qui leur servoient d'autant de remplage, PARÉ ib. p. 722.• Quand les ventes se doivent faire en nos forests.... ventes de vingt ou trente arpens, ainsy qu'ils escherront, sans faire aucun remplage, Grand coust de France, I, 6.L'anc. verbe empler ou rempler, qui est le même que remplir.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.