- remous
- (re-mou) s. m.1° Terme de marine. Retour sur elle-même que l'eau, déplacée par le navire pendant sa marche, fait en arrière du gouvernail.2° Refoulement de l'eau qui se brise contre un obstacle, contre un corps solide quelconque.• Mon canot était resté sur le rivage ; un morceau de glace qui tomba dans l'eau à plus de quatre cents toises de distance occasionna sur le bord de la mer un tel remous, qu'il en fut renversé et jeté assez loin sur le bord du glacier, LAPÉROUSE Voy. t. II, p. 160, dans POUGENS.3° Contre-courant formé à chaque bord d'une rivière par les portions du liquide qui se dirigent vers la source après avoir frappé la rive.• Dans les grands fleuves, il y a le long des bords un remous considérable, et d'autant plus considérable qu'on est moins éloigné de la mer, et que le lit du fleuve est plus large, BUFF. Hist. nat. preuv. théor. terre, Oeuv. t. II, p. 49.4° Il se dit d'un mouvement analogue, en parlant des fluides aériformes.• Ceux [les vents] que nous ressentons ne sont que les remous dont l'origine n'est souvent rien moins qu'éloignée, RAMOND Instit. Mém. scienc. 1806, 2e sem. p. 17.On a fait venir remous du lat. removere ; mais il ne paraît pas possible de séparer remous de remole (voy. ce mot), qui conduit à remoudre ; le mouvement de l'eau étant comparé à l'action d'une meule ou d'un moulin ; l'espagnol y conduit aussi qui dit remolino pour tourbillon. Par la même analogie, sur la Mer de glace à Chamounix, on donne le nom de moulins à des trous où l'eau s'engouffre en tournoyant. L'ancien français avait remous ou remours qui signifiait querelle, dispute, et dont l'étymologie n'est pas apparente.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.