- rembarrer
- (ran-bâ-ré) v. a.1° Repousser vigoureusement.• Vous alliez lors rembarrer le Lorrain, LA FONT. Poésies mêlées, 42, à Turenne..• Le marquis, qui jadis nous prêta cent louis, Est venu brusquement lui demander la somme ; Votre frère d'abord a rembarré son homme, REGNARD Ménech. IV, 8.• Il voulait absolument vous voir, et je le rembarrai, VOLT. Écoss. I, 5.2° Fig. et familièrement. Rembarrer quelqu'un, rejeter avec fermeté, avec indignation ce qu'il veut dire ou faire.• Je pris mon temps pour rembarrer le président de Mesmes, et je lui dis ce que le respect que j'avais pour la compagnie m'avait obligé à dissimuler, et à souffrir toutes ses picoteries, RETZ liv II, 251.• Une diablesse qui te rembarre et se moque de tout ce que tu peux lui dire, MOL. Mal. imag. Interm. 1.• Les honnêtes gens doivent rembarrer avec vigueur les méchants allégoristes qui trouvent partout des allusions odieuses [à propos des Guèbres], VOLT. Lett. Thiriot, 9 août 1769.• Je vous promets que, s'il s'adresse encore à moi, je le rembarrerai de la bonne façon, GENLIS Théât. d'éduc. la Lingère, I, 2.Il se dit aussi des choses qu'on repousse.• L'enfant tint ferme, et rembarra toutes les importunités de sa mère, LE P. SIMON MARS Myst. du roy. de Dieu, p. 446, dans POUGENS..• Je voudrais bien qu'il y eût ici quelqu'un de ces messieurs [les médecins] pour rembarrer vos raisonnements et rabaisser votre caquet, MOL. Mal. imag. III, 3.XVIe s.• Ils [les assiégés] furent rembarrez jusques à leurs portes par le seigneur d'Etanges et ceux de sa compagnie, BEAUGUÉ Guerre d'Escosse, I, 5.• Si j'estois grand enlumineur de mes actions, à l'adventure rembarrerois je bien ces reproches, MONT. I, 198.• Estudiant au coing d'une salle qu'on luy avoit rembarré de tapisserie, MONT. IV, 257.• Il rembarroit aussi bien vivement les orateurs qui luy estoient contraires, AMYOT Phoc. 13.Re..., en, et barre.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.