- refrain
- (re-frin) s. m.1° Un ou plusieurs mots répétés à chaque couplet d'une chanson, d'un rondeau.• Marot, bientôt après, fit fleurir les ballades.... à des refrains réglés asservit les rondeaux, BOILEAU Art p. I.• Il n'est pas besoin de dire qu'il faut ménager à ces refrains des chutes heureuses ou tout au moins justes, FONTEN. Disc. sur l'églogue..• Elle a la voix juste et pure, Sait les plus joyeux refrains, BÉRANG. Jeanne..Fig. C'est le refrain de la ballade, ou, simplement, c'est le refrain, c'est là qu'il en veut venir, c'est par là qu'il termine son discours.• C'est toujours le refrain qu'ils font à leur ballade, RÉGNIER Sat. II.• Le refrain fut d'offrir sa personne et son bras, LA FONT. Fianc..2° Fig. et familièrement. Ce qu'on ramène incessamment en ses discours.• Il fit des exclamations dont le refrain était...., HAMILT. Gramm. 3.• La destruction de Carthage était le refrain de tous les discours de Caton au sénat, D'ALEMB. Lett. à Voltaire, 8 sept. 1762.Avec lui, c'est toujours le même refrain, il répète sans cesse la même chose.3° Terme de marine (peu usité). Le retour des vagues qui se sont brisées contre les rochers.XIIIe s.• En la fin tuit cil i chantoient, Au refret d'amors s'acordoient, Roman de la poire.XVe s.• J'ay en mon cueur joyeusement Escript, afin que ne l'oublie, Ce refrain qu'ayme chierement : C'estes vous de qui suis amye, CH. D'ORL. Ball. 46.XVIe s.• Ayons tousjours ce refrain de la souvenance de nostre condition, MONT. I, 76.Prov. refranh, refrim ; cat. refrá ; espagn. refran ; port. refrão. Ces formes se rattachent à l'ancien verbe refraindre tiré du lat. refrangere ou refringere ; la forme refret de l'historique vient de refractus, part. passif de refringere (voy. réfringent). Le refrain est donc ce qui se réfléchit, se répète. Il y avait un ancien verbe refrener, dire des refrains (Ren. 1570). Le picard refrain, qui est de même origine, signifie dégoût, répugnance.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.