- reculons (à)
- reculons (à)(re-ku-lon) loc. adv.1° En allant en arrière. Les cordiers filent à reculons.• Le travail qui s'est fait à reculons [dans un siége] ...., PELLISSON Lett. hist. t. III, p. 332.• Les sages quelquefois, ainsi que l'écrevisse, Marchant à reculons, tournent le dos au port, LA FONT. Fabl. XII, 10.• On n'a pas la ressource de descendre à reculons, parce que ce couloir se subdivise en plusieurs endroits et qu'il faut avoir la tête en avant, pour voir où l'on s'enfile, SAUSSURE Voy. Alpes, t. I, p. 258, dans POUGENS.Ils sont comme des cordiers, ils gagnent leur vie à reculons, se dit de gens qui font mal leurs affaires.Fig. et familièrement. Cette affaire marche à reculons, au lieu d'avancer vers une solution, elle s'en éloigne.• Le mariage de notre petite Mme de Rabutin ne va-t-il point à reculons ?, SÉV. 18 sept. 1676.2° Dans une posture où l'on tourne le dos à la route que l'on suit.• On l'a remise dans le même tombereau [Mme de Brinvilliers] où je l'ai vue, jetée à reculons sur de la paille, SÉV. 296.• Quelque mal de coeur que me causât le balancement de la voiture et cette allure à reculons, j'en souffris l'incommodité, MARMONTEL Mém. II.XIIIe s.• Et Ysengrin escout la teste, Et rechine, et fet lede chiere, à reculons se tret ariere, Ren. 1102.• ...Cacus ot emblés Ses bues [les boeufs d'Hercule], et les ot assemblés En son recept qui moult fut lons, Par les queues à reculons, la Rose, 15784.• [L'hippopotame] manjue blés de champ, où il va à reculons por les agaiz des homes, BRUN. LATINI Trésor, p. 189.XVIe s.• Ce n'est pas merveille si, à reculons, des enfants aux peres, l'affection n'est pas si grande, MONT. II, 69.• Comme on dict d'Epimenides, qu'il devinoit à reculons [les choses passées], MONT. III, 137.Bourguig. ai requelon. à reculons et l'ancien à genoillons, qui signifiait à genoux, sont composés l'un de recul, l'autre de genoil, et de la finale on, au pluriel, pour marquer la réitération. à califourchon s'écrivait jadis à califourchons.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.