- rayonner
- (rè-io-né) v. n.1° Jeter des rayons. La planète Vénus rayonne.• La mélancolie.... telle qu'en automne à travers des vapeurs un jour plus doux rayonne, DELILLE Jard. II.Fig.• [Socrate].... à travers ce front où son âme est tracée On voyait rayonner sa sublime pensée, LAMART. Socr. 346.• Rayonne ! il en est temps, et, s'il vient un orage, En prisme éblouissant change le noir nuage, V. HUGO Odes et ball. IV, 7.Fig. Son visage rayonne de joie, il rayonne de joie, sa figure exprime une vive satisfaction.• Du haut de sa victoire il [Apollon] regarde sa proie [Python], Et rayonne d'orgueil, de jeunesse et de joie, DEL. Imag. V.• Sa tête [à Godefroy de Bouillon] rayonne, son visage brille d'un éclat inconnu, CHATEAUBR. Génie, II, II, 12.2° Il se dit du mode de propagation du calorique. Le calorique rayonne.• Les corps rayonnent ou lancent du calorique, à toute espèce de température, THENARD Traité de chim. t. I, p. 28, dans POUGENS.3° Être disposé en forme de rayons.• Le siége de l'âme serait ainsi un centre où tous les nerfs iraient rayonner, BONNET Ess. anal. âme, V, 21.• C'étaient des espèces de feuillets qui rayonnaient autour de différents centres, SAUSSURE Voy. Alpes, t. III, p. 173, dans POUGENS.Fig.• Un auteur s'applique à un genre d'étude ; les traces du sujet de son occupation s'impriment si profondément et rayonnent si vivement dans tout son cerveau, qu'elles effacent quelquefois les traces des choses même fort différentes, MALEBR. Rech. II, II, 2.• Il n'y a pour l'ordinaire jamais qu'un petit nombre de faits autour desquels les autres viennent rayonner, SENNEBIER Ess. art d'observ. t. II, p. 223.4° Fig. Faire sentir son action dans un certain rayon, dans une certaine étendue. Ainsi campée, l'armée rayonnait au loin.5° Terme rural. Tracer des raies sur le sol pour diriger les ouvriers pour la semence ou la transplantation des carottes, betteraves, colzas, etc.Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.6° V. a. Rayonner une chambre, une salle, y faire mettre tout autour des rayons de bibliothèque.XVIe s.• Pendant que ces beaux yeux, allumés d'un si doux feu, rayonnoient douteusement...., YVER p. 639.• Le plus grand et le plus belliqueux empereur [Charles-Quint] que le soleil ait rayonné [éclairé] depuis Charlemaigne, CARL. VII, 17.• En lieu plain, le champ est raionné ou fossoié des deux costés ; les fossés s'entre-croisans l'un l'autre, O. DE SERRES 189.Rayon.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.