- ravine
- (ra-vi-n') s. f.1° Espèce de torrent d'eau pluviale qui se précipite d'un lieu élevé.• Cette prompte ravine, BRÉBEUF Phars. IV.Nom donné dans les Antilles à de petits cours d'eau qui descendent des montagnes.2° Lieu creusé par un torrent.• Nous pensâmes verser mille fois dans des ravines que nous eussions fort aisément évitées, si nous eussions eu seulement la lumière d'une petite bougie ; mais c'est une belle chose que de ne voir ni ciel ni terre, SÉV. 351.• Ce n'est pas seulement des hommes à combattre ; c'est des montagnes inaccessibles, c'est des ravines et des précipices...., BOSSUET Louis de Bourbon..• Dans toutes les collines et montagnes calcaires, les lits supérieurs sont les moins compactes et les plus tendres, en sorte que les eaux ont aisément entamé la superficie du terrain, et formé la première ravine qui a dirigé leur cours, BUFF. 4e ép. nat. Oeuv. t. XII, p. 228.• Dans la ravine desséchée d'un torrent, CHATEAUB. Atala, les Funérailles..XIIe s.• Od [avec] la rabine [rapidité] des chevaux E od l'encuntre des vassaus [dans un combat], BENOIT II, 5271.XIIIe s.• Les larmes de son cuer courent de tel ravine, Que ses manteaus en mouille [son manteau en est mouillé] et ses bliaus d'ermine, AUDEFR. LE BAST. Romancer. p. 24.• Belin [le bélier] s'esmuet de grant ravine [vitesse], Ren. 6425.XVe s.• Là estoient ces archers d'Angleterre habiles et legers, et qui traioient par art et par avis, et de tel ravine que grant hideur estoit à regarder, FROISS. I, I, 306.XVIe s.• ... Après ravine d'eau [grande pluie] Selon son veuil la gelée survint, MAROT III, 182.• Leur place de bataille estoit entrecoupée de ravines, sans lesquelles ils estoient accablez de coups de canon, D'AUB. Hist. I, 323.Provenç. rabina ; du lat. rapina (voy. rapine).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.