- raturer
- (ra-tu-ré) v. a.1° Racler le dessus des peaux dont on veut faire du parchemin. Ce sont les mégissiers qui travaillent le parchemin à la chaux, et les parcheminiers de Paris ne font que le raturer ; le fer à raturer est de la même forme que le fer à écharner dont se servent les mégissiers, Dict. des arts et métiers, Parcheminier.2° Par extension, effacer au moyen de quelques traits de plume ce qui est écrit.• Je me suis lassé de raturer inutilement les épreuves, LA MOTHE LE VAYER la Promenade, dialogue 1.• Je ne vous écris souvent que trois lignes, parce que j'en griffonne trois ou quatre cents, et en rature cinq cents pour mériter un jour votre suffrage, VOLT. Lett. Thiriot, 24 oct. 1738.Absolument.• Aussitôt il prit papier, plume et encre ; et voilà mon jeune homme qui se met à raturer, à corriger, à refaire, VOLT. Lett. d'Argental, 5 févr. 1772.RATURER, RAYER. Raturer emporte quelque chose de son sens primitif ; c'est passer sur le mot un trait qui empêche de le lire. Rayer, c'est simplement passer sur le mot une raie, une barre, qui peut le laisser lisible. Dans un acte on raye les mots qu'on veut supprimer, on ne les rature pas.Rature.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.