- rade
- rade 1.(ra-d') s. f.Étendue de mer enfermée en partie par des terres plus ou moins élevées, et qui présente aux vaisseaux des mouillages à l'abri des vents et des lames qui ont une certaine direction. Rade sûre. Nous allions entrer dans la rade.• Ses trois vaisseaux en rade avaient mis voiles bas, CORN. Pomp. II, 2.• Nous ne marchâmes pas longtemps sans voir un vaisseau à la rade, SCARR. Rom. com. II, 14.• C'est aux vaisseaux à protéger les rades, et non aux rades à protéger les vaisseaux, RAYNAL Hist. phil. XIII, 18.Bonne rade du sud, bonne rade du nord, etc. rade où l'on est à l'abri de ces vents.Être en grande rade, être au mouillage dans la partie de la rade la plus éloignée du port. On dit en un sens contraire : être en petite rade.Rade foraine, rade mal fermée, où les bâtiments ne sont pas à l'abri des grands vents du large.Mettre en rade, sortir du port.Les marins disent toujours : Tel navire est en rade, va en rade, etc. et non il est à la rade, il va à la rade.Dans le XVIIe siècle on a dit quelquefois les rades pour la rade, comme les Anglais qui disent the roads : Le roi a été surpris d'apprendre par les lettres du sieur de Seuil, que vous fussiez encore aux rades de Brest, Seignelay à Chasteaurenaut, 10 janv. 1670, dans JAL.XVIe s.• Et aultres vaisseaux qui estoient à la rade sur le port, CARL. VIII, 13.Espagn. et ital. rada ; all. Reede, Rhedé ; angl. road ; de l'anc. scandinave, reida, équipement des vaisseaux.————————rade 2.2. RADE, mot qui se trouve dans Mme de Staal.• Les lettres d'Espagne que je recevais de temps en temps de notre baron pouvaient être interceptées, nos pratiques sourdes découvertes ; chacun y était pour sa rade ; mais le plus agité était M. de Malezieu, STAAL Mém. t. II, p. 41.Mais c'est une faute ; il faut lire vade.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.