- raboteux
- raboteux, euse(ra-bo-teû, teû-z') adj.1° Qui présente des noeuds, des inégalités, en parlant du bois. Une planche raboteuse.2° Par analogie, il se dit d'une superficie inégale, et particulièrement du terrain, des chemins.• Il me faut des torrents, des rochers, des sapins, des bois noirs, des montagnes, des chemins raboteux à monter et à descendre, des précipices à mes côtés qui me fassent bien peur, J. J. ROUSS. Conf. IV.• Il avait tiré parti des lieux les plus raboteux, BERN. DE ST-P. Paul et Virg..• Des aspects raboteux, sombres, secs et sans grâces, Des arbres africains nous décèlent les races, DELILLE Trois règnes, VI.Fig.• Quand la défiance, l'aigreur, l'aversion sont visibles et sont mêlées à toutes les paroles, en vérité, cela serre le coeur.... on n'est point accoutumé à ces chemins raboteux, SÉV. 6 nov. 1680.• Redressons tous les sentiers tortus, aplanissons ce qu'il y a de raboteux, BOURDAL. Pensées, t. III, p. 227.3° Fig. En parlant du style, rude.• Sophocle enfin, donnant l'essor à son génie, Accrut encor la pompe, augmenta l'harmonie, Intéressa le choeur dans toute l'action, Des vers trop raboteux polit l'expression, BOILEAU Art p. III.• Le style de Corneille, devenu encore plus incorrect et plus raboteux dans ses dernières pièces, VOLT. Comm. Corn. Rem. Attila, Préface.4° S. f. Raboteuse, mollusque, voy. troque 2.XVIe s.• Il marche à pied à travers lieux bossus et rabotteux, pleins de ruisseaux et de fondrieres, AMYOT Philop. 9.• Comme un crystal poly prend en sa polissure Et represente mieux une lumiere pure Ou quelque autre beauté qu'un raboteux miroir, AM. JAMYN liv. I, prier..• La teste d'un mont coupé, rabotteux et inaccessible, MONT. I, 176.Voy. raboter ; génev. rabotu.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.