- quarantaine
- quarantaine 1.(ka-ran-tè-n') s. f.1° Terme collectif. Nombre de quarante ou environ. Une quarantaine de francs. Une quarantaine d'années.2° Absolument, la quarantaine, l'espace du carême.• C'est surtout dans cette sainte quarantaine que vous devez être occupée du souvenir des souffrances du Sauveur, BOURDAL. Instr. pour le carême, Exhort. t. II, p. 249.Jeûner la sainte quarantaine, jeûner tout le temps du carême.3° Absolument, l'âge de quarante ans.• On n'arrivera guère à ce poste éminent avant la quarantaine ; et c'est l'âge, à mon avis, le plus convenable pour réunir toutes les qualités qu'on doit rechercher dans un homme d'État, J. J. ROUSS. Gouv. de Polog. 13.4° Ancien terme de droit féodal. La quarantaine du roi, espace de quarante jours établi par Louis IX, pendant lequel l'offensé ne pouvait venger son injure.5° Espèce de prière populaire composée originairement de quarante vers, ou bien destinée à être récitée quarante jours de suite.6° Séjour que les voyageurs, ainsi que les effets et marchandises qui arrivent d'un pays où règne une maladie contagieuse, sont obligés de faire dans un lazaret ou à bord des vaisseaux, avant de communiquer avec les habitants du pays ou du port où ils veulent entrer. La quarantaine rigoureuse est de quarante jours. J'ai fait une quarantaine de dix jours.• Le gentilhomme du vice-roi me dit que ce prêtre était le curé d'Occa, ville très ancienne en Aragon, et que ce curé faisait quarantaine pour avoir enterré depuis trois semaines son dernier paroissien, qui était effectivement le dernier de douze mille personnes mortes de la peste dans sa paroisse, RETZ Mém. t. III, liv. IV, p. 482, dans POUGENS.• S. M. m'a ordonné de vous faire savoir qu'elle n'estime pas à propos de recevoir à quarantaine le vaisseau chargé de laines venant des côtes d'Espagne, ne croyant que ces sortes de marchandises puissent être reçues sans risque dans le royaume, quoique ledit vaisseau ait déjà fait quarantaine à St-Malo, SEIGNELAY au duc de Chaulnes, 2 sept. 1681, dans JAL.Quarantaine d'observation, celle qui n'entraîne pas le déchargement.Fig. Toute espèce de réclusion, de séquestration temporaire.• Avant de se faire sacrer [comme archevêque], il [le cardinal Dubois] fut obligé de faire chez un chirurgien une quarantaine qui tint lieu d'une retraite au séminaire, DUCLOS Oeuv. t. V, p. 416.7° Terme de marine. Quarantaine ou quarantenier, sorte de corde, de la grosseur du petit doigt, dont on se sert pour raccommoder les autres cordages.XIIe s.• E quant la quaranteine des meis fust trespassée, E des semaines fu la quaranteine entrée, Dunc fu de tutes parz Engleterre troblée, Th. le mart. 163.XIIIe s.• Jà n'en vausist [il n'en voudrait pas] jour esparnier, Ne venredi, ne quarantaine [carême], DU CANGE quarantena..• En ceste saincte quarantaine Apparut, c'est chose certaine, Li doulz filz Dieu visiblement à sa mère, à la Magdelaine, J. DE MEUNG Tr. 793.XVe s.• Une heure m'est plus d'une quarantaine, CH. D'ORL. Bal. 103.Quarante ; provenç. quarantena, carantena ; espagn. cuarantena ; ital. quarantena, quarantana, quarantina.————————quarantaine 2.(ka-ran-tè-n') s. f.Nom qu'on donne, dans quelques cantons, à la navette d'été.Adj. Giroflée quarantaine, ou, substantivement, la quarantaine, sorte de giroflée. C'est la mathiole annuelle, crucifères, dite aussi giroflée d'été, quarantain, et violier d'été.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.