- pétiller
- (pé-ti-llé, ll mouillées, et non pé-ti-yé ; quelques-uns prononcent pe-ti-llé) v. n.1° Éclater avec un petit bruit réitéré. Le sel pétille dans le feu.• Dès que le vin commence à briller et à pétiller dans la coupe, BOSSUET Élévat. sur myst. XI, 4.• D'autres sur des trépieds placent l'airain bouillant, Que la flamme rapide entoure en pétillant, DELILLE Én. I.Fig.• J'avais senti pétiller mon argent au moment qu'il avait lâché le mot de cartes et de dez, HAMILT. Gramm. III.2° Par extension, se dit de coups de feu.• Dix mille vaillants Alcides D'éclairs au loin homicides Font pétiller leurs remparts, BOILEAU Ode I.3° Jeter un vif éclat.• Les yeux lui pétillaient d'un désir langoureux, RÉGNIER Élég. IV.• Elle accompagna cet adieu d'un coup d'oeil passionné, où pétillait le vin de Champagne, MARMONTEL Cont. mor. Philos. soi-dis..• Un chambellan qui de clinquant pétille, BÉRANG. B. fille..• Ses cheveux pétillaient de mille diamants, V. HUGO Voix. int. 12.Terme de peinture. On dit que deux couleurs éclatantes placées l'une auprès de l'autre sont ennemies et pétillent trop ; telles sont le vermillon et le bleu.4° Fig. Être plein de vivacité.• Quand à cette humeur naturellement gaillarde il se joint encore de nouveaux motifs de gaillardise, Dieu sait comme on pétille, MARIV. Pays. parv. 2e part..Le sang lui pétille dans les veines, il est plein d'ardeur, d'impatience, d'irritation.• Le sang pétille dans mes vieilles veines en vous parlant de lui [le traducteur de Shakspeare], VOLT. Lett. d'Argental, 19 juill. 1776.Pétiller d'esprit, avoir l'esprit vif et brillant.On dit aussi que l'esprit, le sentiment pétillent.• C'est peu qu'en un ouvrage où les fautes fourmillent, Des traits d'esprit semés de temps en temps pétillent, BOILEAU Art p. I.• Comme ici le sentiment pétille !, IMBERT Jaloux sans amour, III, 1.Pétiller de joie, d'ardeur, etc. manifester beaucoup de joie, d'ardeur, etc.• Entend-elle un carrosse, elle pétille de goût pour quiconque est dedans, LA BRUY. VII.• Pétillant de joie d'avoir enfin triomphé de moi, J. J. ROUSS. Ém. II.5° Familièrement. Pétiller de faire une chose, avoir une extrême impatience de la faire.• M. de Vendôme a pourtant une très belle armée en Flandre, et pétille de faire quelque chose, MAINTENON Lett. à Mme des Ursins, 12 sept. 1706.• M. du Maine voulut mettre son aile en ordre, qui y était depuis longtemps et qui pétillait d'entrer en action, SAINT-SIMON 30, 94.Absolument. Être impatient.• Je ne sais où j'en suis, à cause de la maladie de ma tante ; l'abbé et moi, nous pétillons ; et nous sommes résolus, si son mal se tourne en langueur, de nous en aller en Provence, SÉV. 130.• Le duc d'Estrées poussait un peu loin les reproches.... le duc de Charost pétillait, et lui dit...., SÉV. 28 mars 1689.XVIe s.• Dans l'arbre espez cest or ainsi brilloit, Sa feuille ainsi d'un doux vent petilloit, DU BELLAY IV, 45, verso..• Plus dru que ne chet la gresle, Qui en petillant se mesle Aux ondoyans tourbillons, DU BELLAY VII, 18, verso..• Si une goutte de telle huile jettée dans le feu ne crepite point et ne petille avec bruit, PARÉ XXV, 24.Péter.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.