- périphrase
- (pé-ri-frâ-z') s. f.Figure de style par laquelle, au lieu d'un seul mot, on en met plusieurs qui forment le même sens : par exemple, l'oiseau de Jupiter, pour l'aigle ; les portes du matin, pour le levant.• Il n'y a rien dont l'usage s'étende plus loin que la périphrase, pourvu qu'on ne la répande pas partout sans choix et sans mesure, BOILEAU Longin, Sublime, ch. XXIV.• La règle est que, quand on veut exprimer une même chose par plusieurs périphrases, il faut que les images soient dans une certaine gradation, qu'elles ajoutent successivement les unes aux autres, et que tout ce qu'elles expriment convienne également, non-seulement à la chose dont on parle, mais encore à ce qu'on en dit, CONDIL. Art d'écr. II, 3.1. PÉRIPHRASE, CIRCONLOCUTION., Périphrase est littéraire et relatif seulement à la forme du discours, au lieu que circonlocution est de la langue commune et se rapporte au sens, aux idées. On se sert de périphrases pour embellir le discours, et de circonlocutions pour adoucir ce qui blesserait, pour écarter des idées désagréables, basses ou peu honnêtes. De plus la périphrase est proprement un terme de rhétorique et un moyen d'ennoblir le discours, de l'orner, de le rendre plus frappant et plus pittoresque. La circonlocution est plutôt un terme de grammaire, et un moyen de faciliter l'intelligence, une expression substituée à l'expression ordinaire, moins par art et avec une intention oratoire ou poétique, que par nécessité, pour la commodité et l'utilité, LAFAYE.2. PÉRIPHRASE, PARAPHRASE., La périphrase ne fait que tenir la place d'un mot ou d'une expression ; au fond elle ne dit pas davantage ; au lieu que la paraphrase ajoute d'autres pensées, elle explique, elle développe.(voy. périphaser).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.