- pâleur
- (pâ-leur) s. f.Couleur de ce qui est pâle.• Je lis dans sa pâleur une secrète rage, CORN. Médée, V, 4.• On dit que ton front jaune et ton teint sans couleur Perdit en ce moment son antique pâleur, BOILEAU Lutr. I.• Vous veniez de mon front observer la pâleur, Pour aller dans ses bras rire de ma douleur, RAC. Andr. IV, 5.• Dieux puissants ! quelle étrange pâleur De son teint tout à coup efface la couleur !, RAC. Esther, II, 7.• La crainte s'emparerait des esprits, on verrait la pâleur sur tous les visages, MONTESQ. Esp. VI, 6.• Préférer les lis de Lucrèce Et les pâleurs de la sagesse Aux roses de la volupté, BERNIS Quat. part. du jour, Mat..• Ce beau front que flétrit une pâleur mortelle, DELILLE Én. XI.• Ah ! s'il me permettait ce funèbre entretien, La pâleur de mon front passerait sur le tien, DUCIS Hamlet, II, 5.• À la pâleur de son visage [de Napoléon, à Moscou], on voyait que la vérité, qui ne se fait jamais mieux entendre que dans l'ombre des nuits, l'avait oppressé longuement de sa présence et fatigué de son importune clarté, SÉGUR Hist. de Nap. VIII, 11.La pâleur de la mort, une pâleur mortelle, la couleur pâle que la mort étend sur le visage.• La pâleur de la mort est déjà sur son teint, RAC. Phèdre, V, 5.• Elle demeura quelque temps immobile ; une pâleur mortelle se répandit sur son visage, LESAGE Diable boit. ch. V, p. 71, dans POUGENS.XIIIe s.• Et puisque cuer [le coeur] est tiex [tel] et de si grant valour, Donnons le tout à Diex frès et en sa chalour ; Car Diex n'en aroit cure, s'il tornoit à palour, J. de MEUNG Test. 1515.Provenç. pallor ; esp. palor ; ital. pallore ; du lat. pallorem (voy. pâle).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.