- puce
- (pu-s') s. f.1° Terme d'histoire naturelle. Genre d'insectes de l'ordre des aphaniptères.Insecte qui se nourrit du sang de l'homme et de quelques animaux.• Un sot par une puce eut l'épaule mordue, LA FONT. Fabl. VIII, 5.• Pour tuer une puce il voulait obliger Ces dieux à lui prêter leur foudre et leur massue, LA FONT. ib..• Jusque-là qu'il se vint l'autre jour accuser D'avoir pris une puce en faisant sa prière, Et de l'avoir tuée avec trop de colère, MOL. Tart. I, 6.• Il y a certainement du divin dans une puce ; elle saute cinquante fois sa hauteur ; elle ne s'est pas donné cet avantage, VOLT. Dial. XXIV, 17.Fig. Avoir la puce à l'oreille, être inquiet, agité.• Si les catholiques d'Augsbourg ont la puce à l'oreille contre les luthériens, GUI PATIN Nouv. Lett. t. I, p. 140, dans POUGENS.• Jeanne, la puce à l'oreille, Bat sa chatte que réveille La tendresse des matous, BÉRANG. Ivrogne..Mettre à quelqu'un la puce à l'oreille, lui inspirer des inquiétudes.On te secouera les puces, se dit à quelqu'un qu'on menace de battre ou de traiter sévèrement.Populairement. N'avoir pas le temps de chercher ses puces, se dit d'une femme très occupée.2° Puce de mer, petit insecte aquatique.• Des espèces de puces de mer sont lumineuses, et communiquent leur éclat aux eaux, BONNET Contempl. nat. Oeuv. t. VIII, p. 378, dans POUGENS.La puce aquatique, daphnie puce.3° Puce maligne ou puce de Bourgogne, la pustule maligne, ainsi dite parce que d'abord la pustule ressemble à une morsure de puce.Les puces, nom donné par les hommes qui travaillent dans l'air comprimé, à un prurit pénible, brûlant, quelquefois intolérable, qui survient quand la pression est grande.4° Herbe aux puces, nom vulgaire du psyllion.5° Adj. invar. Qui est d'un brun semblable à celui de la puce. Étoffe puce. Ruban puce. Des habits puce.• Les acides rougissent les couleurs noires, fauves, violettes, puce...., CHAPTAL Instit. Mém. scienc. t. VI, p. 486.PROVERBESQui se couche avec les chiens se lève avec des puces.À la Sainte-Luce du saut d'une puce, phrase elliptique qui signifie que, du 23 décembre, fête de sainte Luce dans l'ancien calendrier, les jours croissent d'une quantité imperceptible.• Il s'ensuit que ce proverbe a près de trois siècles ; car depuis 1582 la Sainte-Luce se trouve le 13 décembre, époque après laquelle les jours diminuent encore sensiblement, LEGOARANT .• À peine le soleil remonte du saut d'une puce..., SÉV. 15 janv. 1690.XIIe s.• Cil ki tu pursieus [poursuis] est cume uns chienz mors u [ou] une pulce, Rois, p. 95.XIVe s.• [Un discours] Ne laissa que ni li mesist [à une dame] Pluisours fois la puche à l'oreille, J. DE CONDÉ t. II, p. 9.• Charles en fist tel joie, ne fist mais la paroille ; Mais encore en aura telle puce en l'oroille, Dont il aura peour de perdre corps et terre, Girart de Rossillon, v. 2257.• En esté, gardez que en vostre chambre ne en vostre lit n'ait nulles puces, Ménagier, I, 7.XVe s.• Elle estoit amoureuse d'un gros chanoine, qui avoit plus d'argent qu'un chien n'a de puces, LOUIS XI Nouv. XCII.XVIe s.• Dames qui ont tant la puce en l'oreille, Qu'il ne les fault appeler n'esveiller, G. CRETIN Poés. p. 79, dans POUGENS.• Psyllion, seu pulicaris, herbe à puces, in Ruellium, De stirpibus. Puce en l'oreille l'homme reveille, LEROUX DE LINCY Prov. t. I, p. 198.• Nul sang blanc, nulle puce blanche, ib. t. II, p. 358.• Qui bien dort pulce ne sent, ib. p. 384.• Comment Panurge avoyt la pulce en l'aureille, RAB. Pant. III, 7.• Ceux qui ont charmé les puces [qui ont bu avec excès, au point de n'être pas réveillés par les puces], CHOLIÈRES Contes, f° 259, dans LACURNE.(on a dit dans le même sens, brider les puces).Wallon, pouss ; picard, puche ; provenç. piuze, piutz ; catal. pussa ; espagn. pulga ; ital. pulce ; du lat. pulicem, que les étymologistes rapprochent le grec et de l'all. Floh, qui signifient puce. La racine est le sanscr. sphur, sauter, sautiller ; le grec fait métathèse, et le latin laisse tomber l's initial.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREPUCE. Ajoutez :6° Puce de terre, la mordelle, voy. ce mot.• Ils [les criquets de Chypre], au sortir de l'oeuf, ne sont pas plus gros que des mordelles ou puces de terre, Journ. offic. 8 août 1875, p. 6540, 3e col..7°
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.