- publicain
- (pu-bli-kin) s. m.1° Chez les anciens Romains, fermier des deniers publics.• Scévola fit justice des publicains, et fit mener en prison ceux qui y traînaient les autres, MONTESQ. Espr. XI, 18.Nom donné chez les Juifs aux percepteurs d'impôts, qui, comme on le voit dans les Évangiles, étaient fort haïs.• Plusieurs Juifs se faisaient publicains, c'est-à-dire fermiers des tributs et des impositions, FLEURY Moeurs des Israél. tit. XXXII, 3e part. p. 398 et 399, dans POUGENS..2° Par dénigrement, traitant, financier, homme d'affaires.• Lacroix, receveur général de Paris, était fort honnête homme et modeste pour un publicain qui a de tels accès [chez la Choin], SAINT-SIMON 295, 31.• N'avez-vous pas été frappé de l'énergie avec laquelle l'Antifinancier peint la misère du peuple et les vexations des publicains ?, VOLT. Lett. d'Argental, 8 janv. 1764.• Déplorant le sort de ces belles contrées, à qui la nature n'a prodigué ses dons que pour en faire la proie des barbares publicains, J. J. ROUSS. Conf. IV.Provenç. publican ; cat. publica ; espagn. publicano ; ital. pubblicano ; du lat. publicanus, de publicus (voy. public). L'ancienne langue en avait fait un terme d'injure sous la forme de poplican.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREPUBLICAIN. Ajoutez : - HIST. XIVe s.• Aussi seront [mis avant vous, Juifs] les folles fames, Pour ce vous sera grant diffames, Pour ce qu'il ont creü Jehan Entre elles et li publiquan, Miracles de Nostre Dame par personnages, Paris, 1876, p. 235.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.