- prééminence
- (pré-é-mi-nan-s') s. f.Prérogative en ce qui regarde la dignité et le rang.• Il ne peut moins faire que de défendre les prééminences de son abbaye, PATRU Plaidoyer 15, dans RICHELET.• Juda est multiplié, dès le commencement, plus que ses frères ; et ayant toujours conservé une certaine prééminence, il reçoit enfin la royauté comme héréditaire, BOSSUET Hist. II, 7.• Les sculpteurs et les peintres ont eu souvent parmi eux de grandes disputes sur la prééminence de leur profession, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. XI, 1re part. p. 68, dans POUGENS..• Le gouvernement monarchique suppose des prééminences, des rangs et même une noblesse d'origine, MONTESQ. Esp. III, 7.Fig.• La prééminence de l'esprit, PASC. dans COUSIN.PRÉÉMINENCE, SUPÉRIORITÉ. La prééminence est l'attribut d'un homme plus élevé en dignité que les autres ; la supériorité est celui d'un homme plus grand que les autres par ses qualités personnelles.XIVe s.• Aussi peut l'en dire de noblesse que c'est une preeminence, Songe du vergier, I, 150.XVe s.• Le duc d'Orleans, qui avoit preeminence et autorité ez faiz du roy, Geste des nobles, VIRIVILLE p. 106.• Que je deusse avoir premynance, Myst. du siége d'Orléans, p. 705.• Nous luy avons donné l'office de gouverneur de nos pays de Champaigne pour en joïr à tels honneurs, auctoritez, preheminances et droiz que faisoient ses predecesseurs, Lettre de Charles VIII, Bulletin du comité de la langue, t. III, p. 599.XVIe s.• Ceux qui prennent licence de mesdire contre toutes les preeminences ordonnées de Dieu, CALV. Inst. 1195.• Les alliez par honneur luy deferent la preeminence de departir entre eulx le butin, AMYOT Cimon, 15.• Et encores qu'il y ayt entre eux [les grands voleurs et les corsaires] des preeminences, et que les uns ne soyent que valets, et les aultres chefs de l'assemblée, LA BOÉTIE Servit. vol..Lat. praeeminentia, de praeeminens prééminent.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.