- provigner
- (pro-vi-gné) v. a.1° Multiplier par provin. Provigner une vigne.• Si nous ne pouvions deviner qu'il eût été donné à l'animal [le polype] d'être provigné et greffé comme la plante, BONNET Contempl. nat. Oeuv t. VIII, p. 184, dans POUGENS.Absolument.• La marcotte est un rejeton, une branche de vigne qu'on couche en terre, et qui prend racine quand on veut provigner, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. x, p. 452, dans POUGENS.2° V. n. Se multiplier par marcottes. Ce plant a beaucoup provigné.• En taillant, le vigneron a soin de conserver tous les brins de ceps qui lui paraissent propres à provigner, lorsqu'il a des vides à remplir, GENLIS Maison rust. t. III, p. 290, dans POUGENS.Fig. Faire provigner la vigne du Seigneur, voy. vigne.3° Par extension. Se propager, multiplier.• Car ces oiseaux provignent fort, VOIT. Poésies, Oeuv. t. II, p. 179.• C'est celui qui, sous Apollon, Prend soin des haras du Parnasse, Et qui fait provigner la race Des bidets du sacré vallon, J. B. ROUSS. Ép. III, 27.• Selon Cumberland, la famille [de Noé] ne provigna que jusqu'à trois milliards trois cent trente millions en trois cent quarante ans ; et selon Whiston, environ trois cents ans après le déluge, il n'y avait que soixante-cinq mille cinq cent trente-six habitants, VOLT. Dict. phil. Populat..Fig. L'hérésie a provigné en ce pays.XVIe s.• Certes la nature poulse l'homme à aimer et rechercher ceste belle science [l'agriculture], qui s'apprend en son eschole, est provignée par la necessité, et embellie par le seul regard de son doux et profitable fruict, O. DE SERRES Préf..• Sans donques s'amuser au provigner des arbres..., O. DE SERRES 191.• Miracle ! tout soudain fertile elle produit La vigne herissée en feuilles et en fruit, Où ta main fit prougner une haute coutiere, Qui de ton nom Denys eut nom la Denysiere, RONS. 912.• Provigner des procez, COTGRAVE .
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.