- protestation
- (pro-tè-sta-sion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.1° Déclaration publique que l'on fait de sa volonté. Faire une protestation de sa fidélité aux lois.2° Promesse, assurance positive.• Et je ne hais rien tant que les contorsions De tous ces grands faiseurs de protestations, MOL. Mis. I, 1.• Des expressions douces, de la pitié, des protestations compatissantes, c'est là tout ce que j'obtiendrai d'elle, STAËL Delph. V, 6.3° Acte en forme par lequel on proteste contre quelque chose.• Les articles furent signés lundi, mais avec protestation que, si on ne réformait un article dans le contrat, le mariage était rompu, SÉV. 9 mars 1689.• Les seigneurs [les lords], qui ont élu par force le prince d'Orange, ont fait leur protestation de la violence de la chambre basse, SÉV. 28 fév. 1689.Fig.• La raison fait sa protestation que les choses devraient aller autrement qu'elles ne vont, FONTEN. Dial. Fern. Cort. Montéz..Écrit qui contient la protestation. Déposer sa protestation.Se dit particulièrement de l'acte par lequel les principaux partisans de la doctrine de Luther protestèrent, en 1529, contre un décret de la diète de Spire.XIIIe s.• Ge fais bien protestacion, C'onques ne fu m'entencion De parler contre homme vivant, la Rose, 15453.• Retenue, que il apelent protestation, et comme il poent trouver reson l'une partie contre l'autre, BEAUMANOIR VI, 1.XVe s.• Le dit evesque faisoit protestation que toute la maniere du traité et de l'accord fait entre lui et mon seigneur Hervey de Leon son neveu seroient nuls, FROISS. I, I, 151.XVIe s.• Le tribun Ateius se meit au devant d'eulx, et à haulte voix defendit à Crassus, qu'il n'eust à bouger de la ville, avec grandes protestations s'il faisoit au contraire, AMYOT Crass. 31.Provenç. protestation ; espagn. protestacion ; ital protestatione ; du latin protestationem, de protestari, protester.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.