- profusion
- (pro-fu-zion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.Action de répandre sans modération les libéralités, les dépenses.• Je suis tombé pour toi dans la profusion, CORN. Cinna, v, 1.• Je suppose que vous savez qu'on croit qu'il y a cent mille écus répandus pour faciliter toutes choses ; l'innocence ne fait guère de telles profusions, SÉV. 299.• Ce maréchal [de Saint-André] était bien aise aussi de faire paraître aux yeux de Mme de Clèves cette dépense éclatante qui allait jusqu'à la profusion, LA FAY. Princ. Clèves, Oeuv. t. II, p. 51, dans POUGENS.• Que de pauvres, que de malheureux, que de familles ruinées pour la cause de la foi ont subsisté pendant tout le cours de sa vie, par l'immense profusion des ses aumônes !, BOSSUET Reine d'Anglet..• Ils [les pauvres] naissent pour souffrir, pour porter le poids du jour et de la chaleur, pour fournir de leurs peines et de leurs sueurs à vos plaisirs et à vos profusions...., MASS. Pet. car. Resp. que les gr. doivent à la relig..• C'était une profusion de liqueurs rafraîchissantes supérieures aux meilleurs vins, VOLT. Princ. de Babyl. 4.• L'économie est plus éclairée que la profusion, D'ALEMB. Essai sur la soc. des gens de lettres, Oeuv. t. III, p. 100, dans POUGENS..Fig.• Elle [la fortune] fait des profusions et ne paye pas ses dettes, BALZ. De la cour, 2e disc..• À quoi bon des compliments si étudiés et une si grande profusion de belles paroles, BALZ. liv. I, lett. 6.• Je crois toujours qu'il y a plus de profusion que d'économie dans la nature, VOLT. Lett. König, juin 1753.• J'ai lu les Quatre Saisons du cardinal de Bernis ; c'est une terrible profusion de fleurs ; j'aurais voulu que les bouquets eussent été arrangés avec plus de soin, VOLT. Lett. Mme d'Argental, 13 août 1763.Fig. Donner des louanges à profusion, avec profusion, les prodiguer.XVIe s.• L'enfance et la decrepitude se rencontrent en imbecillité de cerveau ; l'avarice et la profusion, en pareil desir d'attirer et d'acquerir, MONT. I, 389.Lat. profusionem (voy. profus).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.