- privilégier
- (pri-vi-li-jié), je privilégiais, nous privilégiions, vous privilégiiez ; que je privilégie, que nous privilégiions, que vous privilégiiez, v. a.Accorder un privilége.• Ainsi a-t-il plu au Seigneur, qui d'ailleurs, dans l'ordre de la grâce, avait assez privilégié le pauvre au-dessus du riche, BOURDAL. 8e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 127.• De nouvelles manufactures méritent d'être privilégiées, c'est-à-dire multipliées ; et plus elles peuvent être utiles, plus il faut récompenser ceux à qui on les doit, CONDIL. Comm. gouv. II, 7.XIIIe s.• Sires, nous sommes en vostre garde et devons lestre, et bien en sommes chartret et privilegiet, Chr. de Rains, p. 239.• En demandant nus n'est oïs par procureur, se ne sont persones privilegies, si comme eglises, BEAUMANOIR IV, 2.XVe s.• [Les Flamands excommuniés par le pape se plaignirent à Édouard III leur allié, qui leur manda] que de ce ils ne fussent neant effrayés ; car la premiere fois qu'il repasseroit la mer, il leur meneroit des prestres de son pays, qui leur chanteroient des messes, voulust le pape ou non, car il est bien privilegié de ce faire, FROISS. I, I, 106.XVIe s.• Nature a bien voulu honorer et privilegier l'homme inferieur en force corporelle aux bestes, de cecy..., PARÉ IX, Préf..• Les aultres il privilegea du tiltre de noblesse à perpetuité, CARL. III, 3.• Il n'est supportable qu'aux grandes ames et illustres de se privilegier au dessus de la coustume, MONT. I, 166.• Celui qui est privilegié du droit d'aisnesse, LANOUE 44.• Et quand il a baillé son ordonnance à quelqu'un, après qu'il aille où il voudra, tousjours sera il payé ; car telles dettes sont merveilleusement privilegiées, LANOUE 302.Privilége.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.