- pretintaille
- (pre-tin-tâ-ll', ll mouillées, et non pre-tin-tà-ye) s. f.1° Ornement de toilette en découpure qui se mettait sur les robes des femmes.• Et je puis me vanter d'être la première qui ait porté des pretintailles dans la ville de Valogne, LESAGE Turcaret, V, 7.• Représentez-vous, dit-il, une femme coquette : son habit est en pretintailles ; au lieu de grâces je lui vois des mouches, MARIVAUX Sec. surpr de l'am. II, 4.Fig.• N'y aurait-il pas moyen d'égayer cela avec quelques petites pretintailles, monsieur Corbeau ?, DANCOURT Diable boit. sc. 14.• Il ne s'agit que d'ôter de la voix les éclats et toute la pretintaille française, J. J. ROUSS. Hél. I, 48.• Un amour fade, chargé de pretintailles italiennes dérobées à la magie d'Armide, LAHARPE Cours de litt. t. X, p. 233, dans POUGENS.Aujourd'hui que les pretintailles sont passées de mode, ce mot a été souvent employé pour désigner, d'une manière satirique, les habitudes ou les prétentions des vieilles gens, particulièrement des anciens nobles revenus en France en 1814, et qui croyaient y retrouver tout l'ancien régime. Vils roturiers, Respectez les quartiers De la marquise de Pretintaille, BÉRANG.2° Il se disait, alors que la pretintaille était à la mode, de légers accessoires qui accompagnent une chose.• Il a gagné son procès avec les pretintailles, Dict. de l'Acad..3° Terme de jeux. Il se dit, à l'hombre, des différentes chances pour lesquelles on paye des fiches à celui qui fait jouer, s'il gagne ; il les paye aux autres, quand il perd.Ce mot, qui n'a aucun historique, semble formé comme pretantaine. Il y a dans Rabelais ; Pant. II, 17, fretinfretailler, qui se rattache à fretiller, et qui a une ressemblance de formation avec notre mot.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.