- portique
- (por-ti-k') s. m.1° Décoration d'architecture, en colonnes et en balustrades, pour servir d'entrée couverte à quelque lieu, ou pour le simple ornement.• Il [Constantin] y bâtit [à Constantinople] un cirque, un amphithéâtre, des places, des portiques et d'autres édifices publics, FLÉCH. Hist. de Théod. II, 37.• Relevez, relevez les superbes portiques Du temple où notre Dieu se plaît d'être adoré, RAC. Esth. III, 9.• Sa demeure est superbe, un dorique règne dans tous ses dehors ; ce n'est pas une porte, c'est un portique, LA BRUY. VI.• Lorsque quelque orage obligeait d'interrompre les représentations [chez les anciens], le peuple se retirait dans les portiques qui étaient derrière le théâtre, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. V, p. 148, dans POUGENS.Fig.• C'est à la vue du tombeau, portique silencieux d'un autre monde, que le christianisme déploie sa sublimité, CHATEAUBR. Génie, I, I, 11.2° Il se dit aussi d'un espace long ou circulaire, dont la couverture est soutenue par des colonnes. On fait des portiques de treillage pour la décoration des jardins.3° Nom d'un certain édifice à Athènes (avec un P majuscule).• Il [Zénon] s'établit sous le Portique : cet endroit était particulièrement décoré des tableaux de Polygnote et des plus grands maîtres, DIDER. Opin. des anc. philos. Stoïcisme..Fig. Le Portique, la doctrine du Portique, la philosophie de Zénon.• Le Portique, l'Académie et le Lycée de la Grèce n'ont rien produit de comparable à Sénèque pour la philosophie morale, DIDEROT Claude et Nér. I, 121.4° Construction servant à beaucoup d'exercices de gymnastique. Le portique se compose d'une grosse poutre horizontale de 8 à 12 mètres de longueur, élevée au-dessus du sol de 3m, 50 à 4m, 50, et reposant à chaque bout sur trois poteaux, un de ces poteaux sur la même ligne que la poutre, les deux autres s'écartant à droite et à gauche d'un mètre ou un peu plus. Ces deux derniers poteaux sont réunis par une autre poutre. Les trois poteaux supportent une petite plate-forme, soutenue en outre par quatre colonnes.5° Au plur. Les portiques ou le portique, jeu où l'on faisait tourner une boule autour d'un portique. dans lequel elle entrait pour s'arrêter ensuite sur un chiffre qui décidait du gain ou de la perte ; dit plus tard trou-madame.• Il [Louis XIV] allait à Marly tous les quinze jours, et jouait aux portiques, qui est un jeu de nouvelle introduction, où il n'y a pas plus de finesse qu'à croix et pile, LA FAY. Mém. cour de France, Oeuv. t. III, p. 1, dans POUGENS..Lat. porticus (voy. porche, qui est la forme populaire ; l'autre est la forme des latinistes).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.