- ponton
- (pon-ton) s. m.1° Pont flottant composé de deux bateaux joints par des poutres et recouverts de planches.• Les Suédois, selon l'usage de la guerre, préparèrent des pontons pour passer, VOLT. Russie, I, 16.Particulièrement, bateaux de cuivre qu'on porte dans des espèces de chariots, et qui servent aux armées à jeter des ponts sur les rivières.2° Terme de marine. Bâtiment à fond plat, d'une construction solide, ayant la forme d'un parallélogramme rectangle long une ou deux fois autant qu'il est large ; il sert dans les ports au transport des lourds fardeaux, de l'artillerie, des agrès, etc.On donne aussi le nom de pontons à de vieux bâtiments de guerre rasés jusqu'au premier pont, et aussi à de vieux bâtiments de guerre non rasés qui servent de prison.Se dit des vaisseaux rasés où les Anglais renfermaient les prisonniers français pendant les guerres de l'Empire.Plusieurs des pontons employés dans les ports n'ont aucun mât, d'où vient l'expression : être rasé comme un ponton, usitée en parlant d'un navire entièrement démâté par le canon ou par la tempête.XIVe s.• Ti anemi [tes ennemis] delà, qui vers toi sont felon, Ont Wistace rescous, par decha le ponton, Baud. de Seb. IX, 186.XVIe s.• Les Portugais ne laissans pas pour les coups de canon d'aler fraper à terre avec des bateaux plats, desquels le ponton estoit troussé en pavezade et s'abaissoit en abordant, D'AUB. Hist. III, 197.• Pontons pour nestoyer ports et pour faire rampars en mer, ANT. DE CONFLANS dans JAL.Lat. pontonem, bac, bateau. On trouve, dans l'ancienne langue, ponton, mais comme dérivé de pont.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREPONTON. Ajoutez :3° Frais de ponton, frais pour emploi de pontons à l'effet de charger ou décharger un navire.• En payement de 79036 francs, représentant, selon eux, le préjudice qu'ils avaient éprouvé pour perte de fret, excédant de frais de ponton, dépenses de l'équipage pendant 77 jours, Gaz. des Trib. 10 sept. 1873, p. 869, 1re col..(Il s'agit d'un navire retenu au Callao (Pérou) avant d'avoir pu reprendre son chargement de guano, débarqué pour réparation.)4° Engin en forme de petit pont qui sert à mesurer les pierres cassées déposées le long des routes, à la réparation desquelles elles sont destinées.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.